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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 1
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Tourneux, Maurice: Le premier Salon du XXe siècle, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0050

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

préparant à la confession (A. F.). De M. Sabatté, je note aussi un
Petit Porche, ouvrant sur un cloître abandonné, dont l’impression
est pénétrante, et d'un autre élève de Gustave Moreau, M. Watbot
(A. F.), un Intérieur d’église où la figure humaine est absente, dont
les hautes murailles sont nues et d’où se dégage une bienfaisante
sensation de paix et de silence. Ces toiles arrêtent moins la foule
que les tableautins, d’ailleurs amusants, où M. Carolus Lemeunier
et M. Alfred Weber, jaloux des succès de M. José Frappa, nous
montrent, celui-ci un curé, dont la gouvernante est absente ou
congédiée, soufflant le feu de son fourneau, celui-là, un autre curé
plongé jusqu'au col dans la baignoire qu'il a installée au presbytère.
C’est au même ordre de plaisanteries inoffensives et faciles qu’ap-
partiennent Le Singe de Son Éminence, de M. François Brunery, ou
le Deo gratins ! du même M. Alfred Weber (A. F.), tandis que
M. E mile Friant, dans sa poignante Messe du condamné (S. N.) et
M. Remy Cogghe, dans la toile intitulée Restitution (A. F.) et peinte
avec un extraordinaire relief, n'ont à compter que sur les suffrages
des seuls délicats.

C’est pour ceux-là aussi qu’ont travaillé M. Henri Royer,
groupant dans l’embrasure d’une fenêtre une humble famille prête
à manger la soupe (A. F.); M. Paul Soyer (A. F.), penchant sur le
berceau de la petite fille un aïeul en cheveux blancs; M. Armand
Lejeune, dans les austères Accordailles de deux fiancés alsaciens ;
M. René Lelong, qui se délasse de ses travaux d'illustrateur en
écoutant les confidences ou les adieux de deux pauvres enfants
après une chaude journée de labeur [Un Soir) ; M. ldanicotte, pour
qui les vieux pêcheurs hollandais ne semblent pas non plus avoir de
secrets ; M. Emile Troncy, dont la vieille femme rêvant devant son
modeste foyer, est peut-être, comme le donne à entendre le titre
choisi par Fauteur (Cœur simple), une réminiscence du principal
personnage de la nouvelle de Flaubert. Mlle Térouanne, M. Désiré
Lucas (A. F.), M. Ch. Pelecier (S. N.), ont, à force de talent, rajeuni
le charme quelque peu usé, semblait-il, des « intérieurs » bretons.

La vie intime ou studieuse des villes est représentée au double
Salon de 1901 par toute une série de tableaux, au moyen desquels
on pourrait la reconstituer presque heure par heure, puisque leurs
auteurs nous montrent tour à tour, comme M. Léon Perrichon (S. N.)
l’office où s’élabore le petit déjeuner, comme M. Lépine (S. N.) la
salle à manger où il se consomme, comme M. Larrue (S. N.)
l’emploi de la matinée d’une petite fille, appliquant toute son atten-
 
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