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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 1
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Lechat, Henri: Les origines et le développement du Temple grec, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0072

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans certains cas, fourni des revêtements en argile pour les parties
hautes des entablements1. Outre qu’une telle enveloppe assurait au
bois la protection la plus complète, les couleurs incorporées à la
terre par la cuisson avaient l’avantage de rester indélébiles. Ces
revêtements furent même employés pour des entablements de
pierre ; mais la logique voulait qu’on y renonçât bientôt et qu’on
peignît directement sur la pierre. Quand celle-ci était d’un grain
trop gros, on la recouvrait d’une couche de fin stuc blanc, qui offrait
au peintre une surface aussi lisse que celle du marbre. — Des
observations nombreuses ont permis de reconnaître, avec une pré-
cision suffisante, quelle était la répartition des couleurs sur les
divers membres de l’édifice. Voici comment s’exprime à ce sujet
M. Borrmann, un des architectes qui ont collaboré aux fouilles
d’Olympie : « Le style dorique, lorsqu’il applique la couleur aux
divers membres de l’architecture, suit des règles fixes, qui sont
partout respectées. Pour un grand nombre de monuments et parti-
culièrement pour la plupart des édifices d’Olympie..., c’est une
question tranchée que la coloration des surfaces planes du mur et
du fût des colonnes ; partout là, comme fond, rien d’autre que le
ton clair et blanc du stuc... Pour l’entablement dorique, voici ce
qu’on est autorisé à établir comme règle... : étaient peints constam-
ment en rouge le listel de l’architrave, le dessous incliné du larmier
entre les mutules, la petite face en retrait de la partie inférieure du
larmier, enfin... l’étroit bandeau sur lequel reposent les mutules.
Etaient peints en bleu les mutules, les triglypbes, le filet qui portait
les gouttes dans l’architrave. Les gouttes étaient le plus souvent
rouges, quelquefois aussi de la couleur naturelle du stuc... Le champ
des métopes n’était colorié que quand il servait de fond à des sculp-
tures ; il l’était alors en rouge ou en bleu; autrement, il restait
blanc. Les champs des frontons et ceux des frises sculptées étaient
généralement peints en rouge ou en bleu 2. »

Ainsi, sans entrer dans un détail plus menu, on peut dire que
la prédominance du rouge et du bleu parmi les couleurs et le colo-
riage des parties hautes de l’édifice, à l’exclusion des parties basses,
sont les deux principes dominanls de la polychromie du temple
dorique. Il est important de noter qu’à part d’infimes exceptions,

1. Cf. Perrot et Chipiez, t. VII, p. 504-507 et 579 ; Benndorf, dans les Wien.
Jahreshefte, II, 1899, p. 39-40.

2. R. Borrmann, dans la Berliner philologische Wochenschrift, 1895, p. 49-50;
cité par MM. Perrot et Chipiez, op. land., t. VII, p. 580-581.
 
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