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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Renouvier et de tous leurs copistes. Parallèlement, où a-t-on pris
que cet artiste se nommât Reverdino, sinon dans l’erreur d’Orlandi
signalée tout à l’heure? Reverdinus signe toujours Reverdinus, sauf
les cas où il abrège d’un monogramme Ge R f [Ge Reverdinus fecit)
L'imagination d’Orlandi et de Gori, étayée de l’autorité de quatre
générations d’érudits spéciaux, a tout fait.
Et cependant tant de raisons combattaient cette opinion singu-
lière ! Celles tirées du style même, de la manière de l’artiste, qui, pour
un œil tant soit peu exercé, sont péremptoires. Rien dans ce Rever-
dinus ne rappelle franchement les Italiens, sinon deux copies falotes
d’après Perino del Vaga, représentant quelque scène de la vie de
Jésus. Tout le reste est français, français de France essentiellement,
si incontestablement français que Robert-Dumesnil est impardon-
nable de n’avoir pas admis de primesaut le Reverdinus au nombre
des siens. Tout à l’heure, je fournirai la preuve mathématique, pour
ainsi dire; en ce moment, je ne voudrais que discuter le style, le
choix des sujets, la façon de composer et d’écrire particulière au
prétendu Padouan Reverdino.
HENRI BOUCHOT
(La suite prochainement.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Renouvier et de tous leurs copistes. Parallèlement, où a-t-on pris
que cet artiste se nommât Reverdino, sinon dans l’erreur d’Orlandi
signalée tout à l’heure? Reverdinus signe toujours Reverdinus, sauf
les cas où il abrège d’un monogramme Ge R f [Ge Reverdinus fecit)
L'imagination d’Orlandi et de Gori, étayée de l’autorité de quatre
générations d’érudits spéciaux, a tout fait.
Et cependant tant de raisons combattaient cette opinion singu-
lière ! Celles tirées du style même, de la manière de l’artiste, qui, pour
un œil tant soit peu exercé, sont péremptoires. Rien dans ce Rever-
dinus ne rappelle franchement les Italiens, sinon deux copies falotes
d’après Perino del Vaga, représentant quelque scène de la vie de
Jésus. Tout le reste est français, français de France essentiellement,
si incontestablement français que Robert-Dumesnil est impardon-
nable de n’avoir pas admis de primesaut le Reverdinus au nombre
des siens. Tout à l’heure, je fournirai la preuve mathématique, pour
ainsi dire; en ce moment, je ne voudrais que discuter le style, le
choix des sujets, la façon de composer et d’écrire particulière au
prétendu Padouan Reverdino.
HENRI BOUCHOT
(La suite prochainement.)