LE PREMIER SALON DU XX* SIÈCLE
115
La contribution de M. Eugène Decisy (S. N.) se rencontre tour
à tour dans une aquatinte personnelle ( Vieille aux poules), dans
l’interprétation magistrale d’un portrait de femme par Desportes,
qu’on serait tenté d’attribuer à Largillière, dans de délicates plan-
ches en couleurs d’après M. Maurice Orange pour ld Enlèvement de la
redoute, et d’après M. C. Léandre pour une édition de la Vie de
Bohème. Ni l’un ni l'autre de ces livres n’ont encore paru, tandis
que tous les bibliophiles connaissent les dessins de M. Ruty, gravés
sur bois par M. P. Gusman, pour YEviradnus de Victor Hugo, les
eaux-fortes de M. Ad. Lalauze pour la Grencidière de Balzac, celles
de M. Champollion d’après M. Rochegrosse pour Salammbô et de
M, Edmond Rudaux pour le Broyeur de lin d’Ernest Renan.
M. Froment a excellement traduit en bois deux dessins de
Steinlen (Octobre et Décembre), et M. Auguste Lepère a fait d’une
fillette rencontrée sur le Pont-Royal un petit chef-d’œuvre.
M. Paul Maurou a lithographié, d’après M. J.-P. Laurens, Y Ar-
restation de Broussel et, d’après Félix Trutat, ce portrait du père de
l’artiste, qui accompagnait ici-même l’an dernier l’étude de M. André
Michel sur la Gentennale où l’original fut si admiré.
Parmi les lithographies originales, je me reprocherais de ne
pas signaler celles de M,le Breslau, de M. Carrière, de M. Milcendeau
(S. N.), de M. Edmond Rocher, de M. Georges Denise, dont le chat,
l’œil mi-clos, est parfait de grâce et de naturel, de M. Lepeltier (La
Cour des Comptes et Le Pont-Neuf) et de M. Alex. Toupey (A. F.), à
qui un éditeur audacieux, après avoir vu sa Butte aux Cailles et sa
Bue de la Fontaine-à-Mulard, devrait demander une série de planches
d’après certains coins de Paris encore ignorés des démolisseurs et qui
demain peut-être n’existeront plus.
X
SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES
Depuis 1872 il n’y a pas eu un seul Salon où ne se soit dressé,
en plâtre, en bronze ou en marbre, quelque groupe allégorique
destiné à commémorer la part prise par telle ville ou tel département
à la résistance contre l’invasion ; mais ces manifestations, très légi-
times et très respectables en soi, sont à la veille de prendre fin, tant
les conseils généraux et les municipalités se sont montrés sympa-
tiques à des glorifications qui, en les rehaussant aux yeux de leurs
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La contribution de M. Eugène Decisy (S. N.) se rencontre tour
à tour dans une aquatinte personnelle ( Vieille aux poules), dans
l’interprétation magistrale d’un portrait de femme par Desportes,
qu’on serait tenté d’attribuer à Largillière, dans de délicates plan-
ches en couleurs d’après M. Maurice Orange pour ld Enlèvement de la
redoute, et d’après M. C. Léandre pour une édition de la Vie de
Bohème. Ni l’un ni l'autre de ces livres n’ont encore paru, tandis
que tous les bibliophiles connaissent les dessins de M. Ruty, gravés
sur bois par M. P. Gusman, pour YEviradnus de Victor Hugo, les
eaux-fortes de M. Ad. Lalauze pour la Grencidière de Balzac, celles
de M. Champollion d’après M. Rochegrosse pour Salammbô et de
M, Edmond Rudaux pour le Broyeur de lin d’Ernest Renan.
M. Froment a excellement traduit en bois deux dessins de
Steinlen (Octobre et Décembre), et M. Auguste Lepère a fait d’une
fillette rencontrée sur le Pont-Royal un petit chef-d’œuvre.
M. Paul Maurou a lithographié, d’après M. J.-P. Laurens, Y Ar-
restation de Broussel et, d’après Félix Trutat, ce portrait du père de
l’artiste, qui accompagnait ici-même l’an dernier l’étude de M. André
Michel sur la Gentennale où l’original fut si admiré.
Parmi les lithographies originales, je me reprocherais de ne
pas signaler celles de M,le Breslau, de M. Carrière, de M. Milcendeau
(S. N.), de M. Edmond Rocher, de M. Georges Denise, dont le chat,
l’œil mi-clos, est parfait de grâce et de naturel, de M. Lepeltier (La
Cour des Comptes et Le Pont-Neuf) et de M. Alex. Toupey (A. F.), à
qui un éditeur audacieux, après avoir vu sa Butte aux Cailles et sa
Bue de la Fontaine-à-Mulard, devrait demander une série de planches
d’après certains coins de Paris encore ignorés des démolisseurs et qui
demain peut-être n’existeront plus.
X
SCULPTURE ET GRAVURE EN MÉDAILLES
Depuis 1872 il n’y a pas eu un seul Salon où ne se soit dressé,
en plâtre, en bronze ou en marbre, quelque groupe allégorique
destiné à commémorer la part prise par telle ville ou tel département
à la résistance contre l’invasion ; mais ces manifestations, très légi-
times et très respectables en soi, sont à la veille de prendre fin, tant
les conseils généraux et les municipalités se sont montrés sympa-
tiques à des glorifications qui, en les rehaussant aux yeux de leurs