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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 2
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Lechat, Henri: Les origines et le développement du Temple grec, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0168

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans la composition de l’entablement et le type des colonnes. Encore
le second caractère paraît-il n’être qu’une conséquence directe du
premier. L’entablement ionique n'a pas de frise ; il se compose
simplement de F architrave et de la corniche. Tel il était dans les
édifices primitifs, comme Fa démontré M. Perrot par l’étude des
façades de certains tombeaux lyciens1, tel il se retrouvait encore à
Priène, dans les deux temples d’Asclépios et d’Athéna (ive siècle
avant J.-G.)2, probablement aussi dans le Mausolée d’Halicar-
nasse3, puis dans le Léonidæon d’Olympie et dans le portique du
Grand Autel de Pergame. On a vanté maintes fois « l’audacieuse
innovation » par laquelle l’architecte de l’Erechtheion, dans la
célèbre loggia des Cariatides, avait supprimé la frise, de peur que
l’entablement, trop lourd, « ne surchargeât trop ses charmants sou-
tiens » 4 : on s’est mépris ; la prétendue innovation n’est que l’exacte
observance d’une règle traditionnelle, et ce qu’il faut expliquer
n’est pas le manque de la frise dans la loggia de l’Erechtheion, mais
bien l’existence d’une frise dans les autres parties de ce temple
ionique. Nous l’expliquerons tout à l’heure. — Ainsi, l’entablement
ionique est beaucoup moins haut que le dorique. Par une consé-
quence immédiate, les supports de cet entablement doivent être à
la fois plus élevés et plus minces que les colonnes doriques : plus
minces, puisque le poids à soutenir est beaucoup moindre ; plus
élevés, puisque la fraction fournie par l’entablement dans la hau-
teur totale de l’édifice est diminuée d’un bon tiers. Les colonnes du
temple ionique d’Héra à Samos, qui datent pourtant du vi° siècle
avant J.-C., mesurent huit diamètres ; celles du vieux temple dorique
d’Apollon à Corinthe en mesurent à peine quatre.

Comment rendre compte de cet aspect de l’entablement, qui est
le trait essentiel du style ionique dans sa forme originelle ? L’ana-
lyse des éléments nous ramène, sans doute possible, à un prototype
de charpente en bois, tout comme pour l’ordre dorique ; mais il ap-
paraît aussi que cette charpente était légère, faite de bois d’une mé-
diocre épaisseur, à l’opposé des poutres d’un fort équarrissage qui

apparente ni cachée ; rien qui ressemble à une transmission plus ou moins
directe des méthodes et des formes. » Mais, au contraire, les archéologues qui
ont écrit plus récemment sur la question approuvent fort les raisonnements de
M. Noack : cf. O. Benndorf, dans les Wiener Jahreshefte, II, 1899, p. 48.

1. Cf. Perrot et Chipiez, op. laud., t. VII, p. 641-645, planche X, 3.

2. Cf. Archæologischer Anzeiger, 1897, p. 184.

3. Cf. Berliner philol. Wochenschrift, 1899, p. 1139 (R. Borrmann).

4. Cf. Beulé, L'Acropole d’Athènes, II, p. 282.
 
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