LES ORIGINES ET LE DÉVELOPPEMENT DU TEMPLE GREC 153
espacement et leur nombre sur les longs côtés, — dans tout le
système des proportions.
Ainsi, les deux ordres grecs d’architecture, issus des antiques
bâtisses mycéniennes et pré-mycéniennes, grandis dans des milieux
différents, ayant développé chacun ses qualités propres, ayant pro-
duit chacun des œuvres admirables, sont venus, au moment de leur
complet épanouissement, converger sur l’Acropole d’Athènes. Ils se
sont fraternellement rapprochés ; ils ont concilié, dans la mesure
où elles étaient conciliables, certaines de leurs beautés originales,
pour aboutir à une création suprême, qui leur fût un peu commune
à tous deux, et qui, bien qu’élevée selon le mode dorique, fût le
chef-d’œuvre, non pas de l’architecture dorienne seulement, mais
bien de l’architecture grecque et du génie grec.
Sur ce rocher de l’Acropole où se dresse le Parthénon, les fouilles
de 1887 ont fait reparaître quelques restes du vieux et rustique
« palais » où résidaient les chefs de l’Attique, dans le même temps
que les chefs de l'ArgoIide résidaient, en des « palais » pareils, sur
les acropoles de Tirynthe et de Mycènes. II est dommage que ces
ruines soient si informes, et qu’on ne puisse lire nettement sur le
sol le plan de « la forte demeure d’Erechtheus », ainsi que la nom-
ment les poètes homériques. Car c’est d’elle, plus exactement, c’est
du type de construction dont elle était un exemple, qu’est sorti le
Parthénon, — après beaucoup de générations intermédiaires. Mais
nous pouvons toujours nous représenter ce qu’elle était, d’après le
modèle du palais de Tirynthe. Celui-ci date du xue ou du xie siècle
avant Jésus-Christ; le Parthénon fut édifié de 447 à 431. De l’un à
l’autre, sept ou huit siècles se sont écoulés. Pour transformer le
mégaron de bois et de terre crue en ce noble édifice de marbre, où
resplendit une fleur divine de perfection, les Grecs ont mis de sept
à huit cents années : personne ne dira qu’ils ont perdu leur temps.
HENRI LECHAT.
XXVI.
3e PÉRIODE.
20
espacement et leur nombre sur les longs côtés, — dans tout le
système des proportions.
Ainsi, les deux ordres grecs d’architecture, issus des antiques
bâtisses mycéniennes et pré-mycéniennes, grandis dans des milieux
différents, ayant développé chacun ses qualités propres, ayant pro-
duit chacun des œuvres admirables, sont venus, au moment de leur
complet épanouissement, converger sur l’Acropole d’Athènes. Ils se
sont fraternellement rapprochés ; ils ont concilié, dans la mesure
où elles étaient conciliables, certaines de leurs beautés originales,
pour aboutir à une création suprême, qui leur fût un peu commune
à tous deux, et qui, bien qu’élevée selon le mode dorique, fût le
chef-d’œuvre, non pas de l’architecture dorienne seulement, mais
bien de l’architecture grecque et du génie grec.
Sur ce rocher de l’Acropole où se dresse le Parthénon, les fouilles
de 1887 ont fait reparaître quelques restes du vieux et rustique
« palais » où résidaient les chefs de l’Attique, dans le même temps
que les chefs de l'ArgoIide résidaient, en des « palais » pareils, sur
les acropoles de Tirynthe et de Mycènes. II est dommage que ces
ruines soient si informes, et qu’on ne puisse lire nettement sur le
sol le plan de « la forte demeure d’Erechtheus », ainsi que la nom-
ment les poètes homériques. Car c’est d’elle, plus exactement, c’est
du type de construction dont elle était un exemple, qu’est sorti le
Parthénon, — après beaucoup de générations intermédiaires. Mais
nous pouvons toujours nous représenter ce qu’elle était, d’après le
modèle du palais de Tirynthe. Celui-ci date du xue ou du xie siècle
avant Jésus-Christ; le Parthénon fut édifié de 447 à 431. De l’un à
l’autre, sept ou huit siècles se sont écoulés. Pour transformer le
mégaron de bois et de terre crue en ce noble édifice de marbre, où
resplendit une fleur divine de perfection, les Grecs ont mis de sept
à huit cents années : personne ne dira qu’ils ont perdu leur temps.
HENRI LECHAT.
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