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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0199

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

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d’un motif ornemental du xvms, pour lui donner enfin un complément décoratif
ultra-moderne. Et comme il ne s’agit pas de faire une décoration néo-gothique,
le mieux est encore de laisser les choses en l’état : au passé ce qui est du
passé.

Pour attester le souvenir toujours vivace des peintres illustres dont il s’agit de
perpétuer le souvenir, le langage contemporain sera plus éloquent qu’aucun
autre.

On est prompt en Belgique à ces adaptations du goût contemporain aux choses
du passé, et les générations futures auront souvent terriblement de peine à
retrouver, sous l’opération indiscrète des restaurateurs, l’œuvre des architectes
d’antan.

Par malheur, si le « fléau des restaurations » — pour emprunter le mot d’un
archéologue de marque — s’est fait cruellement sentir dans nos provinces, la
fièvre des démolitions inconsidérées n'y a guère moins sévi. A Gand même, tout
le centre est en voie de transformation, et, d’ici peu, se trouvera totalement
remanié.

Au cours des travaux, on a heureusement pu rendre à la lumière un édifice
important, l’antique Halle aux Draps, la dernière en date des constructions
similaires élevées dans le pays. Située au pied du beffroi, son étroite façade
d’entrée était seule restée visible, à front de rue.

La construction est des premières années du xve siècle et, aujourd’hui
dégagée, elle offre une façade latérale nullement dépourvue d’élégance. Actuelle-
ment, l’édifice comprend sept travées de fenêtres ogivales sur un soubassement
d’autant d’ouvertures rectangulaires. Un deuxième étage en croisées, que sur-
monte une rampe aux élégants dessins ; une haute toiture pourvue de lucarnes
à frontons en gradins : tel est l’ensemble d’un édifice occupé, sans interruption,
depuis trois siècles et demi par la confrérie des escrimeurs de Saint-Michel.

On va mettre la main à la restauration du vénérable morceau d’architecture.
De sept, le nombre de ses travées sera porté à onze, et sa profondeur actuelle, de
vingt-sept mètres, sera portée à quarante-deux. On lui fera, en outre, une façade
postérieure, si bien qu’une partie notable de l’édifice appartiendra à la restaura-
tion. J'ai sous les yeux le dessin de cette réfection, nullement dénuée d’agrément.
Rapprochement bizarre : tandis que l’auteur des plans primitifs fut, au xve siècle,
Simon van Assche, celui de la restauration projetée sera M. Aug. van Assche, lequel,
aidé de M. van Rysselberghe, aura mis tout prochainement la main à l’œuvre. L’an-
cienne halle des drapiers deviendra par la suite le siège d’une partie des services
municipaux et servira de local à la Société d’archéologie et, nécessairement
aussi, aux vénérables escrimeurs.

On poussera le respect jusqu'à conserver un édicule du xvme siècle, blotti
dans l'angle du beffroi et delà halle.

A Bruxelles, une tour de la première enceinte, actuellement à découvert au
milieu d’un ensemble de constructions parasites, semble gravement menacée de
 
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