DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Migeon, Gaston: Céramique orientale a reflets métalliques: à propos d'une acquisition récente du Musée du Louvre
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0235
CÉRAMIQUE ORIENTALE A REFLETS MÉTALLIQUES 203
Delà meme époque seraient peut-être aussi des objets, intéres-
sants, en ce qu'ils peuvent avoir été les prototypes dont se seraient
inspiré les fondeurs de notre moyen âge pour les dinanderies : ce
sont de petits aquamaniles en faïence, représentant des quadru-
pèdes assez étranges, munis d’une anse qui reliait le dos à la tête,
et dont la gueule ouverte permettait de verser l’eau qu’on avait
introduite par un autre orifice. Ils étaient ornés d’un décor de lignes
BOUTEILLE EN FAÏENCE A REFLETS MÉTALLIQUES
(PERSE, XVIe siècle)
(Musée du Louvre.)
bleu et or, très harmonieux, ainsi qu’on en peut juger par le curieux
fragment qu’en possède M. Edmond Guérin.
Cet art de la décoration en reflets métalliques se poursuivit en
Perse pendant les deux siècles suivants, et atteignit un degré de
perfection technique vraiment surprenant. La terre des pièces est
alors plus fine, mieux travaillée , le tournassage en est d’une
extrême habileté, l’émail plus homogène, sans tressaillure. L’har-
monie des surfaces, un peu chamois, avec le reflet d’or bruni, est
d’une rareté et d’un raffinement extrêmes. Je ne crois pas qu’on
Delà meme époque seraient peut-être aussi des objets, intéres-
sants, en ce qu'ils peuvent avoir été les prototypes dont se seraient
inspiré les fondeurs de notre moyen âge pour les dinanderies : ce
sont de petits aquamaniles en faïence, représentant des quadru-
pèdes assez étranges, munis d’une anse qui reliait le dos à la tête,
et dont la gueule ouverte permettait de verser l’eau qu’on avait
introduite par un autre orifice. Ils étaient ornés d’un décor de lignes
BOUTEILLE EN FAÏENCE A REFLETS MÉTALLIQUES
(PERSE, XVIe siècle)
(Musée du Louvre.)
bleu et or, très harmonieux, ainsi qu’on en peut juger par le curieux
fragment qu’en possède M. Edmond Guérin.
Cet art de la décoration en reflets métalliques se poursuivit en
Perse pendant les deux siècles suivants, et atteignit un degré de
perfection technique vraiment surprenant. La terre des pièces est
alors plus fine, mieux travaillée , le tournassage en est d’une
extrême habileté, l’émail plus homogène, sans tressaillure. L’har-
monie des surfaces, un peu chamois, avec le reflet d’or bruni, est
d’une rareté et d’un raffinement extrêmes. Je ne crois pas qu’on