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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Les biographes ne se sont pas toujours très bien reconnus au milieu
de l’histoire des Perrault, et c’est pour cela qu’avant de voir à l’œuvre
ces esprits si indépendants il convient de mettre un peu d’ordre
dans leur généalogie ; pareille précaution n’est pas hors de propos,
puisqu’elle fera mieux comprendre, par la suite, les caractères et les
aventures des personnages.
Le chef de cette famille, Pierre Perrault, était avocat au Parle-
ment de Paris, et, dit-on, originaire de Tours. Il avait épousé
Pàquette Leclerc, dont il eut au moins sept enfants. A sa mort,
en 1652, il fut inhumé dans l'église Saint-Etienne-du-Mont, sa
paroisse. C’est là également que sa femme fut déposée huit ans plus
tard, et que plusieurs de leurs enfants le furent aussi à diverses
époques. Une épitaphe, qui se trouve dans les papiers de Perrault,
à la Bibliothèque Nationale, et dont on ne paraît pas avoir fait
usage jusqu’à présent, nous instruit avec certitude sur tout cela.
Elle avait été gravée probablement, car à la marge de cette inscrip-
tion, Charles Perrault a mis en note : « M. Girardon fera écrire, s’il
lui plaît, cet épitaphe comme il est. » C’est ce qui arriva, sans doute,
et une autre mention nous apprend que « cet épitaphe est à Saint-
Etienne-du-Mont, proche la chapelle Saint-Claude ». Il n’en pouvait
guère être autrement pour l’œuvre d'un membre de l’Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres. Mais le petit cénotaphe qui la portait
ne subsiste plus maintenant et le feuillet manuscrit de Perrault
semble être le seul vestige qui reste de ce monument.
llàtons-nous de dégager, en les complétant, les renseignements
précis que ce texte nous apporte. Il mentionne une fille, Marie
Perrault, qui mourut encore enfant, et deux fils : l’aîné de tous,
Jean, avocat comme le père, mort et enterré, à Bordeaux en 1669,
durant le voyage dont il sera question ci-après, et Nicolas Perrault,
le docteur en Sorbonne, qui, né le 7 juin 1624, mourut en 1662,
après avoir pris une part très active aux querelles théologiques qui
passionnaient les esprits d’alors. Quant aux survivants, ceux des
Perrault qui firent poser cette plaque commémorative en l’honneur
de leurs parents défunts étaient : Pierre Perrault, le receveur
général des finances à Paris, qui, né le 2 avril 1611, trépassa posté-
rieurement à 1675; Claude Perrault, le médecin, qui devint archi-
tecte, né le 25 septembre 1613, mort le 11 octobre 1688; enfin,
Charles Perrault, conseiller du roi et controleur de ses bâtiments,
le futur auteur des Contes, né le 13 janvier 1628, en compagnie d’un
jumeau, Erançois, qui mourut six mois après.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Les biographes ne se sont pas toujours très bien reconnus au milieu
de l’histoire des Perrault, et c’est pour cela qu’avant de voir à l’œuvre
ces esprits si indépendants il convient de mettre un peu d’ordre
dans leur généalogie ; pareille précaution n’est pas hors de propos,
puisqu’elle fera mieux comprendre, par la suite, les caractères et les
aventures des personnages.
Le chef de cette famille, Pierre Perrault, était avocat au Parle-
ment de Paris, et, dit-on, originaire de Tours. Il avait épousé
Pàquette Leclerc, dont il eut au moins sept enfants. A sa mort,
en 1652, il fut inhumé dans l'église Saint-Etienne-du-Mont, sa
paroisse. C’est là également que sa femme fut déposée huit ans plus
tard, et que plusieurs de leurs enfants le furent aussi à diverses
époques. Une épitaphe, qui se trouve dans les papiers de Perrault,
à la Bibliothèque Nationale, et dont on ne paraît pas avoir fait
usage jusqu’à présent, nous instruit avec certitude sur tout cela.
Elle avait été gravée probablement, car à la marge de cette inscrip-
tion, Charles Perrault a mis en note : « M. Girardon fera écrire, s’il
lui plaît, cet épitaphe comme il est. » C’est ce qui arriva, sans doute,
et une autre mention nous apprend que « cet épitaphe est à Saint-
Etienne-du-Mont, proche la chapelle Saint-Claude ». Il n’en pouvait
guère être autrement pour l’œuvre d'un membre de l’Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres. Mais le petit cénotaphe qui la portait
ne subsiste plus maintenant et le feuillet manuscrit de Perrault
semble être le seul vestige qui reste de ce monument.
llàtons-nous de dégager, en les complétant, les renseignements
précis que ce texte nous apporte. Il mentionne une fille, Marie
Perrault, qui mourut encore enfant, et deux fils : l’aîné de tous,
Jean, avocat comme le père, mort et enterré, à Bordeaux en 1669,
durant le voyage dont il sera question ci-après, et Nicolas Perrault,
le docteur en Sorbonne, qui, né le 7 juin 1624, mourut en 1662,
après avoir pris une part très active aux querelles théologiques qui
passionnaient les esprits d’alors. Quant aux survivants, ceux des
Perrault qui firent poser cette plaque commémorative en l’honneur
de leurs parents défunts étaient : Pierre Perrault, le receveur
général des finances à Paris, qui, né le 2 avril 1611, trépassa posté-
rieurement à 1675; Claude Perrault, le médecin, qui devint archi-
tecte, né le 25 septembre 1613, mort le 11 octobre 1688; enfin,
Charles Perrault, conseiller du roi et controleur de ses bâtiments,
le futur auteur des Contes, né le 13 janvier 1628, en compagnie d’un
jumeau, Erançois, qui mourut six mois après.