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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 4
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Benoît, Camille: La peinture française à la fin du XVe siècle (1480 - 1501), [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0365

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LA PEINTURE FRANÇAISE A LA FIN DU XV* SIÈCLE 319

C'est donc à ce retour, par eux provoqué, vers la littérature
et l’art d’avant le xvne siècle, c’est à cet amour, parfois un peu
inconsidéré mais sincère, pour toute effigie des représentants de ces
siècles préclassiques, que nous devons la présence au Louvre du duc
Pierre II. En passant, il faut saluer et remercier ces initiateurs.

Au numéro SI55, l’inventaire L. P. (Louis-Philippe) porte, sous
la rubrique Inconnu, la mention du « tableau représentant Pierre,
duc de Bourbon et d’Auvergne, etc. (1439fl503). Derrière lui, saint
Pierre lui montre les clefs du Paradis ». On lit ensuite qu’il mesure
0m74 de haut sur 0m 66 de large, et, par erreur, puisqu’il est peint
sur un panneau de bois, qu’il est sur toile. On lit enfin qu’il fut
acquis, pour la somme de cinq cents francs, d’un M. Vallet, par
décision du 10 mai 1842, à destination de Versailles où il fut trans-
porté. Il n’en sortit qu’après la guerre de 1870 : à un moment donné,
on cessa de le considérer comme un simple document historique ;
on s’avisa que c’était une œuvre d’art, d’art national, et que sa place
était mieux marquée au premier musée français. On n’eut pas tort,
comme le prouve la suite des événements.

Pour le moment, examinons cette peinture avec attention. Et,
d’abord, relevons les deux lignes d’inscription placées en bas du
cadre — inscription qui n’a encore été signalée ni reproduite, que
je sache, dans aucun catalogue, et que la maison Braun, par une
omission regrettable, n’a pas fait figurer dans sa reproduction du
tableau (ainsi qu’on peut en juger ci-contre). Voici sa teneur :

pierre duc de bourbon et d'ciuvergne conte de clermont de fourest
et de giem viconte de ccirlat et de murât seigneur de beaujologs de
cliatel chinon de bourbon lanceys et d’annonay per et cliamberier de
france lieutenant du roy et gouverneur de languedot a* l'un mil 4-
cccc -f mi a- xx 4- vin a*

Les caractères gothiques de l’inscription sont en grande confor-
mité avec ceux qui figurent, selon le même mode, au bas du petit
portrait du dauphin Charles-Orlant, fils de Charles VIII (portrait cité
et reproduit dans notre article précédent et daté de 1494) ; les lettres
et les mots sont très serrés, mais il n’y a pas d’abréviations, ainsi
que dans le petit portrait. Le tableau — qui est un volet gauche de
triptyque, on le verra plus loin — mesure, cadre et panneau com-
pris■, 0m84 de haut sur 0m77 de large; la partie centrale — pour le
moment absente, qu’elle soit détruite ou cachée, ignorée ou mécon-
nue — avait donc, avec la même hauteur, lm54 de large; c’était,
 
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