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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 4
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Ritter, William: La VIIIe Exposition Internationale de Munich: correspondance d'Allemagne
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

voulons pour preuve que ces Fernand Khnopff, toujours de la même impassible
beauté, et cette page, d’un superbe coloris héraldique, de M. Pier Verhaert :
U Arrivée du premier sucre à Anvers.

L’Autriche se subdivise en trop de petits groupes, surtout viennois, qui, à
exiger tous leur place et une grande, arrivent à exclure totalement les écoles
tchèques et polonaises, du reste toujours si implacablement sacrifiées, que le
public se doute à peine de leur existence. La façon dont le Hagenbund, par
exemple, prend ses aises, est un scandale, si l’on songe à l’exclusion des groupes
slaves. Ceci dit, impossible de ne pas rendre un superbe hommage à la Sécession
et à M. Gustave Klimt, dont la Médecine est l’œuvre la plus sérieuse qui ait été
jusqu'ici produite en Autriche. Le tapage que ce morceau sévère et convaincu a
déchaîné à Vienne, l’obstruction, l’animadversion qu’il a provoquées, fourniront
un incroyable assaisonnement à l’une des plus curieuses pages de l’histoire des
injustices et des aveuglements du gros public et des partis pris des cercles conser-
vateurs en matière d’art. M. Auguste Scheffer apparaît, cette année, avec son
paysage du lac de Sanct-Wolfgang, le plus poétique et le plus honnête des paysa-
gistes autrichiens ; MM. Kœnig, Tomec, Suppantscliich, Mlle Egner, lui font, du
reste, une escorte très honorable. M. Egger-Lienz est plus fougueux et vaillant
que jamais dans son nouvel épisode de l’insurrection du Tyrol. Enfin, M. Aloys
Delug promet à l’aristocratie autrichienne un portraitiste comme elle n’en avait
encore point trouvé jusqu’ici. « J’aime mieux van Dyck », disait un rival ; il ne
croyait pas si bien dire : effectivement, il n’y a que van Dyck et Largillière à qu
comparer M. Delug.

La section hongroise — comme l’espagnole, où il n’y a qu’un seul bon
tableau : l'Exécution, de M. Casas — occupe trop de place et gagnerait à être
singulièrement élaguée. Un Repas sur l’herbe, qui combine curieusement les
influences de Bœcklin et de Manet, de M. Szinyei Merse ; les Tsiganes, de
M. F erenezy; les Effets de neige de M. Olgyai; une Lutte entre deux gamins, sur
le bord d’un fleuve, de M. Glatz, suffiraient, avec une demi-douzaine d’autres
toiles de dimensions modestes, à procurer à la nation magyare tout l'honneur
qu’elle peut retirer de ces deux grandes salles, si pleines et pourtant si vides à
côté des salles Scandinaves, où il y a pléthore d’excellentes toiles, trop serrées et
dont le tohu-bohu — surtout dans l'espace réservé à la Norvège — fai t peine à voir.
En Suède, M. Gustave-Adolphe Fjaestad est particulièrement intéressant : son bord
d’étang gelé couvert de givre est aussi bien observé que rendu, et a un superbe
aspect décoratif, de même ses glèbes au retour du printemps. Une tapisserie,
dont le motif est formé de branches de sapin lourdes de neige, et un excellent
fauteuil rustique et archaïque témoignent à leur tour d’une personnalité dont
multiples sont les recherches, mais parfaitement homogènes et nationales les
tendances. M. Fjaestad, comme M. Urban, non seulement voit neuf, mais surtout
voit dans la nature ce que d’autres ont bien soin de n’y pas voir. La Gazette des
Beaux-Arts a noté l’an passé l’impression d’honnêteté, de paix et de probité, que
dégageait le petit coin danois à l’Exposition Universelle. Le même charme
s’éprouve ici. Dans ces tonalités douces et cette atmosphère recueillie, il faut
insister sur les œuvres crépusculaires, surtout le Soir de la Saint-Jean, de
M. Knud Larsen, et sur l'Intérieur du compositeur Grieg, assis au piano, sa femme
chantant derrière lui, de M. P.-S. Krôyer. En outre, nous avons foi en l’existence
 
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