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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 5
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Riat, Georges: Hendrik-Willem Mesdag: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0436

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

éloignées, le long de la frontière allemande. Le Hollandsch Diep,
près de Dordrecht, l’ancienne mer de Haarlem, les lacs de la Frise
et de la Drenthe, autour de Sneek, Leeuwarden, Groningue et
Mcppel, occupent des espaces considérables. Pour qui les regarderait
d’un ballon, les Pays-Bas apparaîtraient comme un réseau de fleuves,
de rivières, et surtout de canaux où les moulins montent l'eau pour
l’écouler vers les plages.

Lutter contre la mer est la première préoccupation des Hollan-
dais. Un budget formidable est affecté à cet usage ; des ingénieurs,
dont le dévouement et la science ont une renommée européenne,
sont occupés toute l’année au travail des digues ; les paysans eux-
mêmes ont été enrégimentés pour la sauvegarde commune. Pline
les comparait à des navigateurs, « similes navigantibus » ; et, de
fait, les lopins de terre, cernés de canaux, ressemblent à des radeaux
immenses, qui paraissent arrêtés en cours de route.

C’est la mer qui a donné leurs fortes qualités aux Néerlandais :
la gravité, la réflexion, la ténacité. Elle les a poussés aux lointaines
expéditions, qui leur ont procuré, comme s’ils n’en avaient point
encore assez, des océans immenses, enserrant de minuscules contrées.
Elle a suscité des amiraux illustres : Tromp, Ruyter, et autres
« routiers des mers » ; et, dans ce pays, qui compte tant d’artistes
incomparables, elle a trouvé, pour la peindre et la chanter, des
sensibilités vivement émues aux spectacles si variés et si impres-
sionnants qu’elle présente.

Voici van Goyen, dont les marines blondes s’élargissent sous le
ciel bas et nuageux, d’un art probe, intime, où il fait bon se plaire ;
Henri Dubbels ; Simon de Vlieger. Voici, surtout, Ludolf Bakhuysen,
qui loge sur l’Y pour mieux observer la mer, qu’il aime à montrer
houleuse, battant ses vagues contre les môles ou le flanc des vais-
seaux; enfin, Willem van de Velde le jeune, très apprécié à la cour
de Jacques II et de Charles II, et qui aimait tant à représenter le
calme des flots, quand le kabbeling seul ride la surface de l’eau. En
notre siècle, Jongkind et Mesdag, parmi beaucoup d’autres, ont
renoué la tradition glorieuse des ancêtres.

LA VIE

Hendrik-Willem Mesdag1 estnéà Groningue, le 23 février 1831.
Cette petite ville, au confin septentrional de la Hollande, eut autre-

1. Philippe Zilken : H.-W. Mesdag, etsen naar Schilderijcn m belegeidende
 
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