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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 5
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Bonnefon, Paul: Claude Perrault, [2]: architecte et voyageur
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0496

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438

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

rayait pas les progrès de la faiblesse du patient, n’apporta guère
d’obstacles au résultat final. Jean Perrault mourut, et il fut enterré
à Bordeaux, dans l’église Saint-Remy. Si son frère Claude avait mis
à son service une science médicale fort contestable, et qui semble
donner raison aux sarcasmes de Boileau, il avait fait preuve d’un
dévouement qu’on ne pouvait nier. Il avait veillé sur le moribond
avec un soin jaloux, laissant ses autres compagnons faire seuls leurs
excursions, soit en ville, soit dans les environs, par exemple dans
les landes de la Teste-de-Buch, et ne s’absentant pour quelques
instants du chevet du malade que lorsqu’il ne pouvait pas y avoir
d’inconvénients. Il est vrai d’ajouter que Claude Perrault avait
trouvé à Bordeaux, au milieu de ses embarras, beaucoup de sympa-
thie et de bienveillants concours. Parmi ces personnes obligeantes,
il faut citer au moins le président de Salomon de Virelade, membre
del’x\cadémie française, qui avait eu la maladresse de le préférera
Pierre Corneille. Retenu à Bordeaux par les devoirs de sa charge,
le président de Salomon avait essayé de développer les goûts acadé-
miques dans sa ville natale et provoqué des réunions de beaux
esprits, dont les travaux délassèrent Claude Perrault.

Après la mort de son frère, Claude se mit en devoir de regagner
Paris, tandis que ses compagnons de route avaient, au contraire,
poussé vers le midi, du côté de Toulouse. 11 remonta en carrosse avec
d’autres compagnons, dont il nous a laissé un croquis, et dont l’un
était le propre neveu de d’Artagnan, qui se rendait à Paris pour être
mousquetaire du roi, comme son oncle. On allait causer, en chemin,
et l’attitude de Perrault le montre bien, mais la fin de son récit
manque au point où l’on aurait voulu connaître la suite.

A Paris, Claude Perrault reprit le cours de ses occupations
coutumières. Pourtant cette période de sa vie fut plutôt employée
à la production littéraire et à l’exposition de ses idées qu’à l’exécu-
tion de ses conceptions d’art. Celles-ci étaient déjà achevées ou du
moins en bonne voie. A la demande de Colbert, il traduit Vitruve et
cette traduction, faite pour être utile aux architectes contemporains,
est superbement publiée, aux frais du roi. Il abrège aussi Vitruve
pour le rendre plus accessible à tous, sous un format plus commode.
11 compose même une sorte de supplément à l’architecte romain,
où, sous le titre <¥Ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la
méthode des anciens, il mêle ingénieusement ses propres idées à
celles de l’antiquité. Pourtant on a encore recours à ses lumières,
soit pour la décoration de Versailles, soit pour tel autre projet
 
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