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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 1
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Foville, Jean de: Carpeaux et Ricard: á propos d'une exposition récente
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0014

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

siblc hier : elle l’est aujourd’hui, et il faut en remercier les orga-
nisateurs de cette Exposition, en particulier Mme la duchesse de
Clermont-Tonnerre qui s’est mise à la recherche de tant d’œuvres
dispersées, et M. Jean-Louis Vaudoyer qui les a groupées avec un
goût d’artiste et une ferveur de poète.

I

11 nous sera permis de parler brièvement des œuvres de Car-
peaux rassemblées dans les salles du Jeu de Paume, car nous n’y
trouverons guère d’inédit. La majorité des numéros du catalogue
avait été fournie par l’atelier Carpeaux, si jalousement gardé dans
son intégrité par le fils du sculpteur; ils avaient été déjà exposés en
1894 à l’Ecole des Beaux-Arts, et l’on sait que M. Charles Carpeaux
avait entrepris une publication de cette multitude d’originaux,
dessins, esquisses peintes ou modelées, maquettes, plâtres ou terres
cuites. Outre cette précieuse collection, transportée du boulevard
Exelmans aux Tuileries, l’Exposition comprenait surtout des bustes :
ainsi, au portraitiste qui a peint avec raffinement tant d’expressifs
et sérieux visages s’opposait l’autre portraitiste qui a matérialisé,
tantôt avec une verve d’improvisateur, tantôt avec autant de souci
scrupuleux que d’accent, d’autres fois encore avec une grâce cares-
sante qui surprend et qui touche, des physionomies toujours
empreintes ou de beauté ou de caractère. Nous retrouvions là des
portraits célèbres qui n’ont rien perdu de leur fraîcheur ni de leur
vie, comme celui de Mlle Fiocre, merveille de légèreté et d’esprit, ou
ce Violoniste qui figure le frère même du grand statuaire, œuvre
frémissante où la fougue romantique est si bien servie par l’obser-
vation aiguë et l’extrême virtuosité de main. Les quelques bustes
qui sortaient de collections particulières, quoique assez inégaux,
nous montrent bien en l’artiste ce continuateur de la grande tradi-
tion française, de Goysevox, de Pigalle, de Boudon, qu’il est devenu
banal de signaler : il n’y a pas toujours pénétré l’esprit et Pâme de
ses modèles avec autant de bonheur que dans ses portraits les plus
classiques (comme le Beauvois et Y Alexandre Dumas fils que nous
avons revus dans les salles du Jeu de Paume) ; mais ce qui reste d’un
peu superficiel dans de beaux bustes mondains, comme Mme Moret,
ou Mme Lefèvre, née Escoubleau de Sourdis, est racheté par le
charme du modelé, si heureusement caressé, et par le brillant
arrangement : à cet égard, le portrait de Mme Lefèvre, que nous
 
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