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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Michel, André: Les accroissements du département des sculptures (Moyen Age, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0043

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32

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Musée des Monuments français, dans un coin très obscur des Petits-
Augustins, à l’entrée de la chapelle qui conserve encore plusieurs
épaves du Musée de Lenoir. Combien d’élèves de l’Ecole des Beaux-
Arts, parmi les centaines et les milliers qui, depuis quatre-vingts ans,
passèrent à côté d’elle, se doutèrent que cette «gisante » représentait
la reine Catherine de Médicis, et avait été d’abord destinée à la cha-
pelle funéraire des Valois, à cette Notre-Dame la Rotonde qui occupa
si longtemps la pensée de la reine? Grâce au bon vouloir de M. Léon
Bonnat, qui, président du Conseil des Musées, n’a pas eu de peine à
s’entendre sur ce sujet, à ma demande, avec M. le directeur de
l’Ecole des Beaux-Arts, la voici au Louvre, à côté de la maquette
de la statue gisante de son mari1. Tout vient à point!... Quand j’en
parlai pour la première fois à Eugène Müntz, il crut devoir nous
refuser cette transmission, « au nom des intérêts supérieurs de
l’enseignement » ! La statue est l’œuvre de Girolamo délia Robbia,
qui avait fait partie de cet atelier de Lhôtel de Nesle où,, de Guido
Mazzoni à Benvenuto Cellini et à Dominique Florentin, avaient passé
presque tous les Italiens appelés par nos rois. En 1565, il touchait
un acompte sur la commande : « A Jhérosme de la Robia, sculpteur,
pour ouvraiges de sculpture par lui faits sur la figure d’un gisant
de marbre blanc, de longueur de cinq pieds, représentant la figure
de la reyne, pour mettre à la sépulture du feu Roy Henri dernier
décédé... » 11 mourut le 4 août 1566 sans avoir achevé la statue;
Germain Pilon fut chargé d’en exécuter une autre et l’œuvre ébau-
chée de Girolamo resta dans son atelier « à la pointe du Palais », à
coté du petit Nesle. Elle passa de là au « magasin du Roi » au
Louvre, où Sauvai la vit et la désigna, par erreur, comme « une sta-
tue d’Anne de Bretagne pour la sépulture de Valois ». Lenoir alla
l’y prendre pour la faire figurer à son Musée des Monuments fran-
çais. Et l’on sait le reste... Elle revient au Louvre, et peut-être re-
prendra-t-elle place un jour, si mes vœux sont exaucés, dans le
« Magasin du Roy » où Sauvai la vit et où Lenoir alla la chercher,
avec le monument du cœur de Henri II, le moulage du masque du
roi après l’accident mortel des Tournelles, la maquette de la statue
gisante de son mari — et cette autre statue familiale : l’effigie ma-
cabre de Jeanne de Bourbon, comtesse d’Auvergne, morte en 1521,
provenant des Cordeliers de Vic-le-Comte, que nous acquîmes en
1899 et dont j’ai entretenu jadis les lecteurs de la Gazette 2.

1. V. reprod. dans la Gazette des Beaux-Arts, 1904, t. I, p. 47.

2. Y. reprod. Gazette des Beaux-Arts, 1903, t. I, p. 379.
 
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