Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Michel, André: Les accroissements du département des sculptures (Moyen Age, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre, [2]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0044

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ACCROISSEMENTS DU DÉPARTEMENT DES SCULPTURES 33

Un bas-relief de la fin dn xvi° siècle, que le musée doit à un doji
gracieux de M. Wildenstein, est, avec une petite terre cuite poly-
chromée de L'Education de la Vierge, le dernier monument entré
dans les salles de la Renaissance dont il nous reste à parler. Il
représente une Renommée aux ailes éployées et frémissantes,
assise, entre des captifs, au milieu de trophées guerriers, étendards,
boucliers, tambours, trompettes, faisceaux laurés. A ne le considérer
que comme un témoin de la fin du xvie siècle et du commence-
ment de l’art classique moderne, ce bas-relief serait déjà intéressant
et mériterait d’être accueilli par le musée. Mais son histoire,
connue dans le plus grand détail depuis que M. Armand Gasté, pré-
sident honoraire de la Société des Beaux-Arts de Caen, a publié,
dans les Comptes rendus de la Réunion des Sociétés des Beaux-Arts
des départements, une excellente monographie des tombeaux des
Matignon à Torigny-sur-Vire, ajoute encore à son intérêt. Nous
savons, grâce à lui, que nous avons là un des bas-reliefs du tombeau
du maréchal Jacques II de Matignon, provenant de la « chapelle
des mausolées », bâtie derrière l’église Saint-Laurent de Torigny
par Françoise de Gaillon du Ludre, veuve du grand maréchal. Le
mausolée élevé à la gloire de Jacques II de Matignon était un mo-
nument splendide. Les statues du maréchal et de sa femme y étaient
agenouillées devant un prie-Dieu sur un haut sarcophage flanqué
de quatre figures des Vertus. Le soubassement de ce sarcophage
était orné de bas-reliefs, et c’est celui de la face principale (très
reconnaissable dans la gravure qui se trouve dans Y Histoire du
Maréchal de Matignon par M. de Caillière, reproduit par M. A. Gasté)
que M. Wildenstein a offert au musée. Le maréchal mourut le
27 juillet 1597, en sa soixante-douzième année, son corps fut trans-
porté à Torigny, et Philippe Desportes écrivit en beau latin cicéro-
nien une épitaphe pour le monument aussitôt commandé par la piété
conjugale de Françoise de Gaillon du Ludre, veuve du héros.



Avant d’aborder l’examen des statues et bustes entrés dans nos
séries modernes des xvn°, xvme et xixe siècles, ce qui fera l’objet
d’un prochain article, il convient de signaler, en terminant notre
étude des morceaux de la Renaissance, non plus les œuvres nouvelles,
mais les noms nouveaux qui sont venus, pour cette partie de nos
collections, grâce aux recherches de la critique moderne, enrichir le

5

VIII.

4e PÉRIODE.
 
Annotationen