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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 1
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Michel, André: Les accroissements du département des sculptures (Moyen Age, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0045

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34

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

musée. Les documents publiés par XI. Louis Grandmaison nous
avaient déjà révélé les noms des auteurs de l'admirable tombeau
des Poncher : Guillaume Régnault et Guillaume Chaleveau. Voici
que M. Auguste Rey, en reprenant l’histoire de la chapelle des
Poncher à Saint-Germain-l’Auxerrois, produit des textes d’après les-
quels Jacques Bachot, tailleur d’images, connu pour ses travaux à
Troyes, à Joinville et à Saint-Nicolas-du-Port, serait l’auteur des trois
statuettes des Vertus du soubassement. Et cette révélation, si l’on
considère le style de Lune au moins des figurines subsistantes et la
date assignée par les documents (1506), ne va pas sans causer
quelque surprise. M. Paul Vitry avait très judicieusement pressenti
me main différente et quelque influence champenoise dans ces
morceaux 1. Mais nous ne nous attendions pas de la part de Jacques
Bachot, tel que nous croyions le connaître, — et si celui que nous
connaissons est bien le même que le Bachot du document produit, —
à des œuvres d’un style si précoce... Mais que savons-nous, hélas!...

M. Roy, d’autre part, a découvert dans les minutes des archives
notariales un document du 2i juin 1557 établissant que le sculpteur
chargé par les héritiers de Charles de Maigny, capitaine de la garde
de François Ier, d’exécuter le tombeau de ce personnage pour l’église
des Célestins n’était autre que Pierre Bontemps. Le Louvre,
comme on sait, possède la statue du capitaine dont le texte produit
par M. Roy donne le signalement très exact : « armé d’armures
naturelles, son épée scincte au côté senestre, la tête nue, portant
son chef sur sa main gauche, tenant son épée de sa main droite...
assis sur un piédestal avec un oreiller garni de houpes ». On peut
constater si le sculpteur avait honnêtement rempli le programme
imposé. Or, si l’on veut bien comparer l’armure d’Olivier de Maigny
à celle de l’amiral Chabot, et, — quelque inégalité de valeur que l’on
constate de l’une à l’autre, — le style des deux figures, si l’on se
rappelle la part prise par Bontemps au tombeau de François Ior, on
inclinera, je crois, à penser qu’il pourrait bien être aussi l’auteur
de la statue de l’amiral, si longtemps attribuée à Jean Cousin, et que
M. Roy semble vouloir maintenir à l’actif de celui-ci, malgré la réfu-
tation péremptoire d’Anatole de Montaiglon.

ANDRÉ MICHEL

1. Michel Colombe et la sculpture de son temps, p. 447.

(La suite prochainement.)
 
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