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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 1
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Rosenthal, Léon: Les salons de 1912, 3, Les dessins, aquarelles, pastels
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0049

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LES SALONS DE 1912

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ceaux. Mlle Breslau et M. Ladureau sont plus nuancés. M. Louis
Legrand, en quelques touches de pastel elliptiques et décisives,
note ses impressions les plus raffinées.

M. Harpignies, M. Pointelin, au Salon, disent, par le crayon ou
le fusain, leur conception du paysage. MM. Grosjean et Zingg, dans
des dessins très établis, affirment leur souci de la construction et,
cependant, à la Nationale, M. Lunois, avec une sobriété inaccou-
tumée, évoque l’Orient, M. Prunier les Pyrénées, . M. Ghapuy les
bords de la Seine; M. Lepère est, comme en tout ce qu’il touche,
très simple, très étudié, absolument personuel. Mlle Florence Esté,
qui n’a pas exposé à la peinture, fait dormir les villages et surgir
les grands arbres sous les ciels d’un modelé subtil et impérieux.

Un trop petit nombre d’artistes songe à nous communiquer les
études et les croquis par lesquels ils préparent leurs œuvres défini-
tives. Ces confidences pourtant nous sont particulièrement pré-
cieuses. Les beaux pastels et la sanguine magistrale de Mlle Morstadt,
au Salon des Artistes français, ajoutent à l’intelligence de son
talent; et l’on a plaisir, à la Nationale, à analyser le travail très
particulier de M. Henri Dumont.

Presque aussi rares sont les pages où un artiste s’est plié au génie
spécial d’une technique. MM. Henry Royer et Friant s’imaginent à
tort continuer la tradition des portraits au crayon d’Ingres; M. Des-
cudé, M. Michel Gazin font du crayon un usage plus personnel;
M. Prouvé tire du lavis des effets très remarquables.

D’ingénieuses compositions de M. Migonney, des images raffinées
de Mllc Pattée et de MlleKing, des aquarelles symbolistes de M. Mossa
appartiennent à l’art de l’illustration. Elles sont exposées à la
Nationale, où a été organisée une exposition particulière des dessins
d’Arthur Rackham, un des meilleurs illustrateurs de ce temps :
apparenté aux grands dessinateurs anglais, ses compatriotes,
Rackham greffe son originalité sur cette souche puissante; délicat
ou épique, aimable ou barbare, il développe tour à tour les drames
wagnériens et les contes enfantins.

Signalons, pour terminer, les dessins d’une conception décora-
tive : la magnifique Panthère de M. Jouve, que l’on verrait si bien
exécutée en mosaïque, les études florales de Mme Grespel, les
oiseaux japonisants de M. Chadel, et regrettons, quel que soit
l’intérêt des œuvres exposées, l’abstention de tant d’artistes, pein-
tres, sculpteurs, graveurs, qui tous, pour leur gloire et pour notre
profit, devraient faire acte de dessinateurs.
 
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