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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 1
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Labande, León-Honoré: Les peintres niçois des XVe et XVIe siècles, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0080

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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aux lointains délavés, soit de sa main. D’autre part, les deux seuls
tableaux signés qui subsistent d’Antoine Bréa et celui de Bonson
que je lui reconnais sont d’un style trop uniforme pour permettre
d’affirmer que la Déposition de Cimiez soit de la même facture.

A propos de ce dernier retable, on a aussi prononcé, mais sans
être en mesure d’apporter plus de certitude, le nom du quatrième
Bréa qui se soit adonné à la peinture. C’était le fils d’Antoine, qui,
au baptême, lui avait imposé le prénom de François et qui, plus
tard (2 mai 1512), lui avait fait donner la cléricature1. Jusqu’ici,
presque tous les documents que l’on ait relevés à son sujet le
montrent séjournant à Taggia, où il était établi dès 1538; il y résida
jusqu’au mois de mai 1517 pour le moins; il exécuta soit chez les
Dominicains, soit dans l'église paroissiale ou ailleurs, des travaux
à propos de quoi on a des renseignements trop imprécis2. Quinze
ans plus tard, il aurait peint un Baptême du Christ pour la confrérie
de Saint-Jean-Baptiste à Vintimille3 4 5. Il devait être alors bien près
de sa fin, car on n’a plus rien signalé de lui après cette date.

L’Exposition de Nice présente deux œuvres revêtues de sa signa-
ture. La première offre sur un même panneau les saints Sébastien
et Rocb L Elle provient, dit-on, de la galerie Lomellini et se
trouve aujourd’hui la propriété de M. Salomon, antiquaire3. Elle est
signée au bas à droite : « franci... brea xi... pinsit 153, ». Le dernier
chiffre a disparu et le 3 n’est pas encore très sûr. Quoi qu’il en soit,
le tableau mérite un sérieux examen. Les deux saints sont debout
et de face, dans la pose et le costume réclamés par la tradition. Ils
sont traités avec une grande souplesse de pinceau ; mais comme
l’influence des maîtres toscans, du Pérugin en particulier, y est sen-
sible, surtout dans la peinture du nu. Sous un ciel chargé de nuages
légers est un paysage assez bas, aux collines bleutées barrant
l’horizon, au premier plan plutôt sombre. Derrière un rocher placé
entre les deux personnages, coule une rivière où s’ébattent deux
cygnes.

1. G. Brès, Questioni, p. 72. La qualité de clerc n’empêcha pas François
Bréa de se marier au début de l’année 1536; il avait pour femme Françoise, fdle
d’ÉLienue Segoini (ibidem, p. 75).

2. Voir à ce sujet Alizeri, op. cit., t. Il, p. 290 et n° 1 ; G, Brès, Brevi notizie,
p. 27; Questioni, p. 72 à 78.

3. Ce tableau, signalé par Alizeri, a disparu.

4. N° 47 du catalogue.

5. F. Brun (op. cit., p. 107 à 109) a décrit ce tableau et inclinerait à lire la
date de 1520,
 
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