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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Oulmont, Charles: Amédée Vanloo, 1: peintre du roi de Prusse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0158

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

technique qu’Amédée, lui est comparable sur plus d’un point. Des
Vanloo, par exemple, l’on ne se souvient guère que de Carie et de
Louis-Michel : c’est fort injuste, mais peut-être le petit nombre
d’œuvres peintes par les autres Vanloo parvenu jusqu’à nous excuse-
t-il en quelque manière l’erreur de notre jugement : comment se
rappeler le nom d’un peintre dont on n’a jamais vu de tableaux?

Je voudrais faire connaître ici Ch.-Ph.-Amédée Vanloo. Grâce
à des portraits peints par lui, et qui appartiennent encore à ses
descendants \ grâce à des documents inédits, à un « journal »
autographe du peintre, grâce enfin à tous les livres qui nous per-
mettent aujourd’hui de nous documenter sur les arts au xvuT siècle,
j'ai pu réhabiliter ce charmant portraitiste, qui fut aussi un décora-
teur et un peintre d’allégories comme tant de ses contemporains,
comme l’illustre Carie Vanloo.

Tout dernièrement, le baron Roger Portalis reconstituait avec le
Journal de Pierre Danloux une partie intéressante de sa vie, et
nous remarquions combien est regrettable la pénurie de ces mé-
moires, de ces autobiographies qui nous renseigneraient sur la vie
des artistes d’autrefois. Le journal de J.-G. Wille nous prouve l’uti-
lité de ces notes prises au jour le jour, paraissant d’abord assez
insignifiantes. Mais Danloux écrit son journal lorsqu’il est émigré,
Wille est un étranger vivant à Paris, Amédée Vanloo a passé un
long temps de sa carrière en Prusse : ce ne sont donc pas ces artistes
qui nous introduisent dans les vrais cercles parisiens du xvme siècle,
et nous n’avons qu’à le déplorer.

J’ai parlé d’artistes vivant à l’étranger. Il m’a plu, tandis que je
réunissais les œuvres d’un peintre allemand, J.-E. Heinsius2, établi
en France de bonne heure, subissant l’empreinte française pour le
plus grand bien de son talent, d’en étudier un autre, français d’ori-
gine, devenant peintre de Frédéric, habitant à Potsdam, et restant
aussi français que s’il n’avait jamais quitté sa patrie. Il s’en félicite
d’ailleurs lui-même. Après Heinsius, Vanloo : le passage de l’un à
l’autre ne manque ni d’intérêt ni d’agrément.

Charles-Philippe-Amédée Vanloo est le troisième fils de Jean-
Baptiste Vanloo; il a pour frères aînés Louis-Michel, le peintre du

1. Je ne saurais dire assez toute la reconnaissance que je dois à M. le vicomte
de Lamare, qui a bien voulu mettre à ma disposition tous ses documents icono-
graphiques et autographes avec une bonne grâce et une cordialité dont je sens
tout le prix. Je remercie aussi la sœur de M. de Lamare, Mme Faure, qui m'a
laissé reproduire les portraits qu’on admire ici.

2. Paris, Hachette. Un volume in-8, avec 90 flg. (sous presse).
 
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