Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dérable chez luy qu’elle l’est à l’exposition du Salon ». Quant à
Carie Vanloo, il a trouvé le portrait « admirable dans tontes ses
parties1 ». 11 est certain que dans un livre paru à Lausanne, en
1777, sous le titre Aux mânes de Louis XV et des grands hommes
qui ont vécu sous son règne, l’auteur, Gudin, rappelle avec éloge ce
portrait, et dit : « Jamais prince ne fut flatté d’une manière plus
ingénieuse que Louis XV par Amédée Vanloo2. »

CH. OULMONT

(La suite prochainement.)

l’exécuter; elle a un lion à ses pieds, roi des animaux, symbole de celte vertu.
Au-dessous on voit la Justice qui d’une main tient une balance et de l’autre une
épée nue. La corne d’abondance représente que tout prospère où règne la bonne
justice. Derrière la Magnanimité est la Valeur militaire représentée par un guer-
rier tenant un drapeau qui enveloppe plusieurs piques pour montrer qu’en mar-
chant réunis sous l’étendard de la Vertu l’on est invincible. Derrière la Valeur
militaire se voit une pyramide qui est la gloire des Princes. A côté de la Valeur
militaire est l'Intrépidité représentée parun soldat qui s’appuye sur un mousque-
ton. Au côté droit est la Vertu héroïque représentée par un guerrier sous les attri-
buts d’Hercule tenant une massue sur l’épaule d’une main et, de l’autre, les trois
pommes d’or des Hespérides, emblème des Vertus qui ont le plus illustré ce
héros. Devant la Vertu héroïque est la Vertu invincible représentée par Minerve
qui préside à la Sagesse et aux Arts. Elle présente d’une main une branche
d’olivier sur l’écusson de la France et de l’autre porte la Lance dont on se servoit
dans les tournois qui se célébraient pendant la paix. Cette lance est entourée
d’un serpent symbole de la prudence. A côté de Minerve est la Générosité repré-
sentée par une jeune fille : elle a sur la tête une gaze d’or et des perles, les bras
nus pour nous faire entendre que le propre de cette vertu est de se dépouiller de
tout intérêt et de faire le bien sans espérance d’en recevoir en échange. Elle
s’appuye sur le bouclier de Minerve pour marquer qu’elle favorise particulière-
ment ceux qui cultivent les arts et les sciences. Le cordon de Saint-Michel qu’elle
tient est une des récompenses qu’elle donne aux talents. Au-dessous de Minerve
sont les attributs des Beaux-Arts. Ces vertus concourent à former la tête du Roy.
La Justice donne une des faces de la frisure de l’œil. Rien n’échappe aux regards
de la Justice. La Magnanimité donne la joue, une partie de l’œil, l’oreille et Je
sourcil, le sourcil exprime la volonté suprême; la tête de Méduse donne une partie
de l’autre sourcil. La Valeur guerrière donne une partie du nez et la bouche, la
bouche est pour le Commandement. La Vertu héroïque donne une partie de la
petite joue, le coin de la bouche finit le nez et les narines. Minerve donne l’œil du
petit côté, il voit favorablement ceux qui cultivent les vertus, les sciences et les
arts. La Générosité concourt à faire l’œil du petit côté, la tempe et un côté de la
frisure. La Sculpture représentée par une tête d’Apollon donne son front ceint
de lauriers. Le lion de la Magnanimité donne une tempe et finit le front. Le
masque donne la blancheur du front et finit le sourcil. La crinière des lions
forme le toupet, blanchi par la figure qui représente l’Intrépidité. »

1. Arch. de Marseille; lettre inédite.

2. L’auteur (p. 90) attribue faussement à Carie le Sacrifice d’Iphigénie, de
Potsdam,qui est, je l’ai dit, d’Amédée.