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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Germain, Alphonse: Jean Dampt: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0193

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JEAN DAMPT

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ment qui lui donne accès à Paris1. Sur ces entrefaites, il a trouvé
une protectrice dévouée en la comtesse de Nansouty, une autre com-
patriote; non seulement elle lui offre un logement dans l’immeuble
qu’elle possède, rue des Petits-Champs, 95, mais encore elle lui
commande une statue, celle de sainte Reine, originaire de Grignon,
sa résidence habituelle. A peine installé dans la grande ville, Jean
se met à l’ouvrage; les instants que lui laisse l’atelier, — celui de
Jouffroy, — il les consacre presque tous à une esquisse de la sainte
et, pendant les vacances, il bâtit sa statue dans les ruines mêmes
du château où, selon une tradition, Reine vint au monde au 111e siècle2.

Dampt avait débuté au Salon de 1876 par un buste en terre cuite,
celui de son ami l’architecte Relot3 ; il expose la Sainte Reine l’année
suivante, avec le buste de Mme J., et il envoie au Salon de 1878 le
buste en plâtre de M. K. Ces bustes étaient plus qu’honnêtes; quant
à la statue, elle ne pouvait être étonnante, et parce que l’auteur se
cherchait encore et parce que le sujet, sans ressembler précisément
à un pensum, n’était pas pour l’exalter. Mais, peu après, ses qualités
apparaissent dans FIsmaëlmourant de soif, qui se trouve aujourd’hui
au musée de Châlons-sur-Marne. Il était à la veille d’accomplir son
service militaire quand il entreprit cette statuette en 1878; il y tra-
vailla dn début de l’été jusqu’à la fin d’octobre; à la veille de
rejoindre son régiment, il y donnait le dernier coup de pouce, et
c’est seulement après son départ, en novembre, qn’on la moulait4.
Entre temps, il avait, selon les conseils de ses professeurs, concouru
pour le prix de Rome, mais sans succès. Il ne jugea pas à propos de
conserver sa composition, Bergers retrouvant la tête d'Orphée ; nous
savons cependant, par M. Charles Masson, qu’elle présentait un réel
intérêt5.

L’Ismaël, modelé d’un cœur ardent et d’après les conseils de
Paul Dubois, dépasse infiniment les figures d’école; il révèle une
personnalité naissante et l’on y reconnaît déjà toutes les caractéris-

1. Nanleuii mourut quelques mois après l’entrée de Dampt à l’école de Dijon,
mais son successeur, le paysagiste Jeanniot, le père du peintre bien connu, s’inté-
ressa, lui aussi, à notre débutant.

2. La statue est toujours dans les ruines du château de Grignon.

3. Ce buste est en bronze à la sépulture de celui-ci (cimetière du Montpar-
nasse), en plâtre au musée de Dijon. C’est Belot qui construisit, en 1883, l’atelier
de Dampt, sur les plans de ce dernier.

4. Il aurait dû partir plus tôt, mais sa qualité d’élève de l’École des Beaux-
Arts lui avait valu un sursis. C’est à Nevers qu’il fit son volontariat, au 13e de
ligne,

0. L’Art décoratif moderne, janvier et février 1896.
 
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