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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Germain, Alphonse: Jean Dampt: artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0196

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

préjudiciable à l’artiste! Mais l’an d’après apporte à M. Dampt une
compensation sérieuse : Mignon est acquise par l’Etat et lui vaut une
bourse de voyage1 2. Au même Salon, il remporte un succès de bon
aloi auprès des affinés avec Le Cœur s éveille (deux épreuves bronze
à cire perdue, l’une à M. Charles Masson, l’autre à M. Léguillon).
On n’a pas oublié cette image d’adolescente qui prête l’oreille avec
une ingénuité si sincère aux propos d’un Eros; la Grande-Grèce
vit-elle rien de mieux en ce genre? Elle délecte comme une fleur
fraîche éclose, comme une orchestration de nuances vernales.

En octobre 1881, il se rend en Espagne, de là passe au Maroc,
au début de janvier 1885, et se fixe, avec deux amis, aux environs
de Tanger, dans une demeure plutôt simple qu’il a bientôt garnie des
meubles indispensables au moyen de caisses d’emballage ingénieuse-
ment transformées avec un peu de paille et de calicot. C’est dans
cette modeste kasbah qu’il réalise en cire ce groupe Avant la fan-
tasia1, dont on ne se lasse pas d’admirer l’aisance et la beauté. Son
voisin, le caïd El Mokadem, lui apporte un secours inappréciable en
cette circonstance ; l’autorité de ce chef assure à la fois la docilité du
modèle et la régularité des séances. Aussi cavalier et coursier sont-
ils de tout point impeccables. A Tanger, il modèle un autre petit
groupe supérieurement interprété, Anier et sa bête, puis un Chameau
non moins remarquable.

Dès ses jeunes années, il avait aimé l’animal et très tôt il l'intro-
duit dans son œuvre. Au Salon de 1885, il exhibe un autre groupe,
A la forge (h la famille Courvoisier, Paris), où le cheval tient une
place importante. Cette scène de maréchalerie ne saurait subjuguer
comme le groupe marocain, que son allure et ses finesses classent
très à part; mais elle ne lui cède en rien au point de vue artiste.
L’homme, très martial,est bien représentatif de son milieu, et le che-
val, crânement découplé, ne fait pas mauvaise figure auprès de son
congénère arabe3. En 1886, paraît Avant la fantasia, en bronze à
cire perdue comme A la forge', on l’acclame à juste titre et l’Etat
s’en empare aussitôt.

Ses dons d’interprète expressif, M. Dampt les montre également
dans son autre envoi : La Coquette, femme jouant avec un chat qui
lui égratigne une jambe (marbre à M. Bornèque-Japy, Beaucourt). Sa

1. Du inusée du Luxembourg, cette statue est passée au musée de Dijon.

2. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1886, t. It, p. 27.

3. Au Salon de 1885, M. Dampt avait aussi une étude de tête alertement enlevée
dans le marbre sans mise au point.
 
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