Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

prince. L’épouse de Henri II ne collaborait-elle pas de sa propre main
à l’identification de certains visages lorsque la mémoire du peinlre,
se trouvant en défaut, faisait appel à la fidélité de la sienne? Fran-
çois Clouet ne jouit que comme usufruitier des dessins de son
père et des siens propres. Lui mort, Catherine de Médicis réclama
ce bien, qui était le sien.

Malgré les vicissitudes que le temps lui a infligées, cette collec-
tion d’images, où rois, reines, princes, princesses et leurs courti-
sans restent rassemblés comme dans la vie, ce paquet d’effigies
éloquentes nous est parvenu en bloc. Les quelques fuites qui se sont
produites au cours des âges ne déparent pas l’ensemble. Tel quel, ce
joyau demeure inestimable : c’est une des perles les plus rares dont
le duc d’Aumale ait doté la France. En ce qui concerne les enfants
de François F'r, dont l’aîné nous occupe, les peintures qui les repré-
sentent courent le monde: François habite Anvers ; sa sœur Madeleine,
peinte dans le même format, se cache dans une collection anglaise,
où M. Gustave Lebel Fa été chercher naguère pour la présenter aux
lecteurs de la Gazette'. Mais ces délicats panneaux n’exciteront pas
la jalousie de notre patriotisme. Nous avons mieux, puisque nous
possédons, dans les cartons du Musée Gondé, l’impression de l’ar-
tiste en tête à tête avec la nature vivante et le fruit de son émotion
spontanée. 11 suffit, pour s’en rendre compte, de jeter les yeux sur
le crayon dont une reproduction phototypique paraît ici en même
temps que la lithographie de M. Toupey.

ÉTIENNE WOREAU-NÉLATON

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1909, t. II, p. 61.