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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Roux, Alphonse: Sergent-Marceau
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0228

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SERGENT-MARCEAU

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intérêt. Les cuivres gravés par lui pour les missels et bréviaires
de Chartres, qui représentent des vues de la cathédrale, n’ont pour
nous qu’un intérêt documentaire. Toutefois, il en est, notamment
celui de Y Assomption de Bridan, où la souplesse et l’aisance aimable,
dont en ses scènes historiques ne se défera jamais complètement
Sergent, savent se manifester.

En général, ses œuvres — burins ou eaux-fortes — sont pitto-
resques et spirituelles. La Foire des Espars à Chartres (1784) en est la
preuve ainsi que l’avait été, l’année précédente, LExpérience du globe
aérostatique de MM. Charles et Robert1. Cette dernière planche nous
montre Sergent attiré par l’actualité et regardant vers Paris. La même
année, d’ailleurs il publie une pièce satirique contre Mesmer et son
fameux baquet ; c’est encore à ce moment qu’il écrit à Restif de la Bre-
tonne pour critiquer, et ajuste titre, les illustrations que Binet four-
nissait aux Contemporaines de ce dernier, et pour lui proposer par
surcroît sa propre collaboration2. Quelques années plus tard, seule-
ment, il obtenait d’illustrer Les Nuits de Paris3. Ce n’est pas, du reste,
son meilleur ouvrage. Mais à ce moment il était déjà à Paris.

Avant d’aller s’installer dans cette ville, il avait, outre ses gravures,
produit d’autres œuvres. Le musée de Chartres possède un portrait
de femme au crayon noir qui date de 17724. Le coup de crayon est
précis sans trop d’insistance, la composition de l’ensemble gracieuse,
et les détails charmants. Le dessin, plus gras dans les draperies,
donne une impression de souplesse. Il existe aussi, daté de 1779,
un grand pastel (h. 0,65; 1. 0,49)5 représentant sans doute Emira.
Un effet d’éclairage curieux lui donne un aspect fort pittoresque.
L’impres'sion est savoureuse et vivante. Mais la carrière de Sergent va
se précipiter. Il part pour Paris en 1785. Dorénavant il se consacrera,
non point exclusivement, mais surtout à la gravure en couleurs.
C’est là, du reste, que son originalité se dégage avec le plus de netteté.

1. C’est au sujet de cette planche que R. Portalis et Beraldi disent qu’il eût pu
rivaliser avec A. de Saint-Aubin.

2. Baron R. Portalis, Les Dessinateurs cVillustrations au xvine siècle, t. I, p. 5
(citation de la lettre).

3. Restif de la Bretonne, Les Nuits de Paris, 1788-1794, 8 vol.

4. La jeune femme « est représentée en buste, de profil, portant une coiffure
Marie-Antoinette, dans un médaillon entouré de draperies au bas duquel sont
des attributs de la musique » (Catalogue Bellier de la Cbavignerie, n° 280). Le
même catalogue (n° 281) lui attribue, sans preuve, son portrait. Même attribution
dans le catalogue de l’abbé Langlois.

o. Ce pastel, qui appartient à M. Chamberland, correspond bien à ce que Sergent
nous dit d’Emira.Sice n’estpasunportrait,c’est un sujet inspiré par lajeune femme.
 
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