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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Roux, Alphonse: Sergent-Marceau
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0227

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208

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

En somme, la figure de Sergent est curieuse et complexe et il y
a lieu de la regarder d’assez près.

*

*

Graveur en taille-douce et aquatintiste, c’est sous ce double
aspect qu’on présente d’ordinaire Sergent-Marceau. Ces deux titres
ne suffisent pas à le caractériser, car il pratiqua à peu près tous
les genres de gravure, sans omettre le dessin, l’aquarelle, le pastel.

11 gravait des bois amusants et parfois charmants pour le
Journal des annonces, affiches et avis divers du pays Char train.
L'imprimeur Fr. Le Tellier lui commandait des encadrements pour
accompagner des lettres d’invitation ou des avis de décès où l’on
sent qu’il savait fort bien quel parti on peut tirer du bois et quels
effets simples et vigoureux on peut lui demander. La lettre décorée
que nous publions en tète de cet article1 ne manque ni d’éloquence
ni d’accent. Sergent-Marceau n’en était plus à ses débuts lorsqu’il
exécutait ces travaux. Il avait plus de trente ans et avait déjà passé
par l’atelier d’Augustin de Saint-Aubin, mais il n’était encore qu’un
artiste provincial. 11 collaborait à la décoration d’objets familiers et
usuels. Cependant il avait commencé à travailler le cuivre.

En effet, à cette époque, il gravait des ex-libris dont on ne
connaît aujourd’hui qu’un bien petit nombre. La Bibliothèque de
Chartres possède celui d’Archambault2. Malgré de nombreux
accessoires, la composition demeure claire et le dessin reste léger. La
même qualité de légèreté facile et gracieuse se présente dans l’ex-
libris d’Horeau3. Mais tous ses travaux n’offrent pas le même

çaient un beau buste, dominait une gorge qui pouvait paraître peut-être un peu
forte, mais qui rachetait ce léger défaut par ses formes, autant qu’on pouvait les
soupçonner, car elle était très soigneuse aies couvrir. Une large poitrine arrondie
soutenait deux demi-globes tellement séparés qu’on lui disait que par modestie
elle voulait les cacher sous ses bras... » Et Sergent ajoute, en note : « O destinée!
mes lèvres ont pu sans crime, sans faire rougir celle que j’aimais, imprimer plus
tard de tendres baisers sur ce sein qu’on voyait repousser le vêtement qui le
tenait doucement enfermé. » (Fragment de mon album et nigrum, 1837.) Sergent
avait alors quatre-vingt-sept ans.

1. Nous la devons à l’obligeance de MM. Durand, imprimeurs à Chartres et
descendants de Fr. Le Tell ier, qui en ont fait faire un tirage pour nous. Cette lettre
commençait la première ligne de l’avis ; au-dessus, et au milieu de la page, une
tête de mort accompagnée de différents sujets symboliques complétait la déco-
ration.

2. 11 se trouve sur la couverture de la Philosophie du Bon Sens, La Haye.

3. Le cuivre porte, au-dessous de la vignette, cette inscription : Poscenti libros
commodo non do meos. Cet ex-libris semble à peu près introuvable.
 
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