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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Roux, Alphonse: Sergent-Marceau
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0226

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SERGENT-MARCEAU

207

On a reproché à Sergent d’avoir été peu fécond. Duplessis,
Portalis et Beraldi le disent. Dans la mesure où cette opinion n’est
pas fausse, le défaut paraît excusable. Sergent-Marceau a passé
quelques-unes des années de sa maturité non plus à graver et à
dessiner, mais à agir. Officier municipal à Paris, puis député à la
Convention, il a tourné son activité vers l’administration et sur-
tout vers l’organisation et la défense des arts1. On ne lui fait pas assez
honneur des nombreux actes d’initiative qu’il a accomplis ou pro-
voqués et dont quelques-uns furent de première importance. Il sut
avoir du goût et du courage à un
moment où le premier était bien
rare et dans des circonstances où
le second était assez dangereux.

M. L. Rosenthal a écrit de Ser-
gent qu’il était un « tempérament
excessif en même temps qu’un ar-
tiste excellent ». Ce fut en effet un
passionné. Mais il le fut en tout,
sauf en art. Sa « sensibilité » ne
laisse pas, aujourd’hui, de nous
amuser, car elle lui valut une vie
sentimentale peu ordinaire. Il aima
son Emira2 pendant environ quatre-
vingts ans et il l’aima à la fois
comme un collégien qui brûle et
comme un personnage de Diderot
qui s’attendrit solennellement. Non
« attraits » de cette épouse vertueuse, mais il ne put s’empêcher de
les décrire en accompagnant sa description d’un commentaire
savoureux de candeur indiscrète3.

1. Comme il ne s’agit nullement ici d’écrire une biographie de Sergent-
Marceau, ni d’apprécier en lui l'homme politique, nous laissons de côté ce qui
ne concerne point l’art (rôle dans les massacres de Septembre, vote de la mort
de Louis XVI, affaire de l’agate), ainsi que ce que l’on pourrait appeler son œuvre
littéraire : traductions, discours, notice sur Marceau, Fragment de mon album et
nigrum, à plus forte raison sa nouvelle parfaitement insipide : La bonne petite
fille et le ramoneur.

2. Emira est l’anagramme de Marie Desgraviers-Marceau, sa femme. Elle
avait d’abord épousé Champion de Cernel.

3. Un court extrait de cette description ne peut qu’aider à comprendre un peu
mieux notre artiste : « Emira, d’une taille un peu au-dessous de la moyenne,
était bien proportionnée; sa tête, placée avec grâce sur des épaules qui annon-

EX-LIBRIS D HOREAU
PAR SERGENT-MARCEAU
(Cuivre de la collection G. Champagne, Dreux.)

seulement il a dessiné les
 
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