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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Rosenthal, Léon: La peinture romantique sous la monarchie de Juillet, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0267

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LA PEINTURE ROMANTIQUE

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l’individualisme avec ses périls et ses luttes et conquis « la liberté
pour les organisations les plus diverses1 » ; par là il avait rendu les
esprits plus compréhensifs et dirigé la curiosité vers les œuvres du
passé ou vers les artistes étrangers.

Il avait donné les formes les plus absolues à la doctrine toujours
contestée et toujours défendue de l’art pour l’art.

Il s’était montré amoureux de la vie et de la réalité, et il avait
ainsi acheminé certains esprits vers le réalisme.

Toute cette action le dépassait infiniment et quelques-unes des
forces qu’il provoquait devaient se retourner contre lui. Mais il
proclamait aussi le droit pour une âme riche, sensible, repliée sur
elle même, de consacrer son activité à célébrer ses propres tré-
sors, et ce droit, que peu d’artistes étaient capables de revendiquer,
qui ne pouvait, en aucune façon, devenir populaire, assurait la per-
sistance delà tendance romantique illustrée dans chaque génération
par une poignée d’artistes d’élite.

Les conquêtes techniques n’étaient pas moins importantes. Le
romantisme avait réintégré le beau métier. 11 avait défendu la liberté
dans l’exécution comme dans la pensée, soutenu la peinture empâ-
tée, contribué à un progrès général d’exécution dont les contempo-
rains, sans lui en faire toujours l’honneur, furent presque tous tou-
chés. Il apprenait à mieux voir et à traduire avec plus de finesse.

Surtout, par Delacroix, par Chassériau, il donnait une première
application aux vérités scientifiques dégagées par Chevreul, tentait
des méthodes toutes nouvelles, et préparait les voies à l’impression-
nisme.

LÉON R 0 SE NT H A L

\. Hippolyte Castille, Les Hommes et tes Mœurs sous Louis-Philippe, 1853, p. 317.
 
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