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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Picard, Charles: Les vases antiques du Musée national d'Athènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0272

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GAZETTE DES BEAÜX-AltTS

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fouilles conduites, en un pefit village de l’Attique, par MM. Wide et Kjellberg
(1894), la série, très analogue, de Thorikos, centre voisin.

M. Nicole a signalé la ressemblance de plusieurs des vases d’Egine avec ceux
qui ont été découverts à Phylaoopi, dans bile de Milo, par la mission anglaise.
Ce rapprochement prouve la parenté de la civilisation du continent avec celle
qui, dans les îles, naquit pareillement de l’impulsion crétoise. A Paros, Ainor-
gos, Siphnos, les recherches de M. Tsountas (1868) avaient apporté déjà bien des
lumières. A Paros, des fouilles plus récentes ont livré tout uu matériel nouveau,
encore enfoui malheureusement dans les dossiers photographiques de l’Institut
allemand d’Athènes. D'ailleurs, aucun centre des Cyclades ne vaut jusqu’ici, pour
la richesse historique, Phylacopi, ce coin de Milo où ont été découverts lés
débris de trois villes superposées, au-dessus d'une misérable station améoli-
thique. On a là toute une suite cohérente; car, depuis la céramique monochrome
à couverte lus'rée et à décor incisé, jusqu’aux premières importations mycé-
niennes, les fouilles ont rendu au jour non moins de trois séries de vases
divers, où le décor, de plus en plus, est influencé par le style naturaliste des
ateliers crétois, et où la spirale reste seule, à la fin, comme un souvenir attardé
de la décoration géométrique. La deuxième ville est, des trois, la plus intéres-
sante. On a, pour elle, une date assez sûre : elle serait contemporaine de la
xue dynastie d’Égypte et aurait existé jusqu’en 1500 environ. La troisième ville
importe déjà les céramiques dites « mycéniennes ».

Les céramiques mycéniennes ont retenu assez longlemps l’atlention de
M. Nicole. Pour elles seules, il a dû calaloguer, au Musée National, plus de
500 numéros nouveaux. Au cours des récentes années, les séries se sont préci-
sées. Dès 1886, les catégories principales avaient pu être distinguées : la plus an-
cienne, composée de vases à peinture mate directement appliquée sur l’argile;
la plus récente, comprenant tous les vases à peinture lustrée, et subdivisée en
quatre styles. Cette sous-classilication est aujourd’hui désuète. Il s’en faut d'ail-
leurs, — on le voit encore par le travail de M. Nicole — que les céramographes
se trouvent parfaitement d’accord sur la date des divers styles. Et, par exemple,
faut-il faire remonter les tombes les plus anciennes de l'Acropole mycénienne
jusqu’à l’« égéen moyen II »? M. Nicole l’a cru, avec beaucoup d’autres, à cause
des importations Cretoises qu’on croit avoir été trouvées dans deux des sépul-
tures, et qui donneraient une date voisine de l’an 1700 b Mais c’est là, peut-être, à
l’avis de juges sages, par trop vieillir cette nécropole. Mieux vaudrait n’attribuer
les quatre sépultures plus récentes qu’aux deux premières périodes de 1’« égéen
récent », ce qui ramènerait leur date, encore vénérable, à 1400 au plus tard.

Le classement des vases « mycéniens » d’Athènes est surtout précieux, pour-
rais-je dire, au point de vue géographique. Il nous révèle avec évidence le carac-
tère étroit et conventionnel de la désignation admise. Chaque année se précise
et s’étend l’aire d'une civilisation qu’on a voulu, à tort, restreindre aux murs
de quelques guettes féodales. Les mêmes tessons se sont retrouvés un peu par-
tout : plus rares en Asie Mineure, abondants déjà dans les Cyclades, et, pour la
Grèce propre, en Attique, en Béotie, en Phocide, en Acarnanie, dans le Pélo-
ponèse enfin, qui reste le centre le plus riche. Je signalerai, pour la beauté des 1

1. J’ai examiné ces tessons : sont-ce bien vraiment des poteries de Kamarès?
 
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