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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Picard, Charles: Les vases antiques du Musée national d'Athènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0273

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LES VASES ANTIQUES DU MUSÉE D’ATHÈNES 253

types qu’elles ont fait connaître, les récentes découvertes d’Égine et de Thèbes.
Un peu partout, le « mycénien » présente les mêmes progrès, suivis de la même
déchéance. A côté des vases que créent les industries locales, on retrouve dans
les cités les plus anciennes et de civilisation brillante, les importations des
fabriques crétoises orientales. Le lecteur verra ici, par quelques-uns des exem-
plaires de Pylos ou d’Argos, à quelle magnificence pouvait atteindre ce décor
floral ou animal, digne d’être renouvelé par nos céramistes modernes, et qui,
déjà dans la Grèce prédorienne, ornait avec souplesse le flanc ventru des
stamnoi.

Petit à petit, le style géométrique semble s’introduire dans le décor mycé-
nien; les formes se schématisent, perdent de leur liberté naturaliste. La méta-
morphose est sensible dans les séries de transition dites proto-géométriques, re-
présentées surtout au musée d’Athènes
par les catégories les plus récentes de
Marcopoulo (Attique), de Salamine, de
Nauplie.

C’est le moment où commence pour
les peuples de la mer Egée le premier
âge de fer, ou période dipylienne. Il
durera jusqu’aux ixe et vme siècles, et
va produire, selon les centres, un style
céramique extrêmement varié.

Le catalogue antérieur donnait déjà
une place très importante à cette série,
représentée au rnugée par les beaux
vases du cimetière du Céramique.

Depuis lors, les centres d’origine se
sont multipliés. Les fabriques conti-
nentales secondaires, Laconie, Argo-
lide, Phocide, Thessalie, restent encore
assez peu connues ; sur elles toutes, celle de Béotie garde jusqu’ici l’avantage du
nombre des pièces. Il semble d’ailleurs qu’elle doive perdre plus tard un peu de
l’originalité qu’on s’attache encore à lui reconnaître. Les vases du Ptoïon, lors-
qu’ils seront publiés, montreront l’influence de l’Eubée sur l’un des dépôts les
plus importants. Or l’Eubée dépend des Cyclades; de là, peut-être plus encore
que de T Attique, sont venus les premiers modèles. C’est aussi en des centres
insulaires que se sont faites récemment les trouvailles capitales. Le musée
d’Athènes n’en a pas toujours bénéficié: Santorin conserve la série des beaux
vases dits de Théra; Mykonos, Délos gardent jalousement leurs trésors. Dans
cette dernière île, où peut-être une ville importante existait déjà à l’époque
géométrique, les fragments sont assez nombreux pour qu’on ait pu proposer des
divisions plus précises. En même temps, là même, certaines séries illustreraient
le passage à l’ornementation dite orientalisante. C’est le cas, pareillement, en
Eubée et à Milo. Mais l’aire du géométrique ne s’étend plus seulement aujour-
d’hui aux Cyclades. Elle va plus loin vers l’Est. Je mentionnerai sans insister
les vases de Chypre, dont M. Nicole a catalogué la riche série; Chypre forme
avec la Crète le domaine de ce qu’on a pu appeler le « géométrique oriental ».

LAMPE BÉOTIENNE (COTHON)
VIe SIÈCLE AV. J.-C.

(Musée National d’Athènes.)

VIII.

4° PÉRIODE.

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