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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 3
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Picard, Charles: Les vases antiques du Musée national d'Athènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0275

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LES VASES ANTIQUES DU MUSÉE D’ATHÈNES 255

inedita, que je ne puis ici donner, reste-t-elle fort étendue. Cette céramique
mélienne est, on ne l’ignore point, caractérisée par le motif très ancien de la
spirale, qui s’était conservé même pendant la période géométrique. On oserait
dire sans exagération de cette production qu’elle a presque réalisé, à son temps,
l’idéal de la décoration céramique. Le décor y est souvent végétal, mais les ani-
maux et l’homme y gardent leur place. Une polychromie discrète, sur un enduit
clair, distingue la série, à première vue, des vases à fond rouge ou noir, plus
austères; elle semble présager, longtemps à l’avance, le charmant décor des
lécythes à fond blanc athéniens. Les formes sont volontiers stylisées, mais
s’accordent toujours à la structure du vase, re-
marquable par sa plénitude et sa simplicité. Il
n’est pas douteux que la fabrique attique ait dû
malaisément supplanter une production si réussie.

Elle n’y parvint sans doute que par l’ingéniosité
de son effort, dirigé en un sens tout nouveau. Je
dirai plus loin quel charme alerte et subtil a pré-
senté le décor de ses premiers vases à scènes
tantôt narratives, tantôt même déjà, et de plus
en plus, relevées d’une pointe d’esprit drama-
tique. Je louerai le goût exceptionnel que cette
série montra de bonne heure, — et même dès
l’époque dipylienne, par exemple, — pour la re-
présentation animée de la vie humaine.

Elle avait communiqué son originalité à la
Béotie, et, sans doute aussi, à Corinthe, qui
débuta par un style presque géométrique, pour
adopter plus tard les modèles orienlalisants. Le
musée d’Athènes possède quelques exemplaires
curieux des céramiques corinlhiennes. Leur aire
de diffusion est si étendue qu’on hésite même à
vouloir lui fixer des limites. Quelques types de
grandeur réduite sont d’une finesse assez plai-
sante, tel celui qu’on voit reproduit à cette

page. Mais, malgré les trouvailles des dernières années, — à Argos, à Egine,
à Délos principalement, — la céramique corinthienne s’est moins accrue,
semble-t-il, au musée d’Athènes, que les séries béotiennes orientalisantes;
celles-ci ont été particulièrement abondantes, en effet, à Rhitsona, l’ancienne
Mykalessa. C’est en Béotie, d’ailleurs, que l’on connaît un des styles orientalisants
les plus jeunes, spécialement représenté par les coupes où apparaît le motif de
l’aigle en plein vol. Son décor perfectionné est préparé par une série encore
peu connue, à laquelle appartient l’originale lampe — le terme scientifique est
celui de cothon — que montre ici une de nos ligures. L’imitation du métal y est
fort sensible.

Vers le milieu du vie siècle, à une date où la sculpture débute presque encore
avec les « Apollons » archaïques et les premières Korés, va triompher la produc-
tion des vases à figures noires, peu à peu monopolisée par l’Attique. Les ateliers
des Cyclades disparaissent presque sans régression. Aux premiers temps, la

LECYTHE PROTO-CORINTHIEN
(Musée National d'Athènes.)
 
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