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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 4
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Dorbec, Prosper: Les paysagistes anglais en France
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0278

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258

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

d’un Ruisdaël. C’est à ce moment que la voisine d’outre-Manche
venait proposer le résultat de son labeur, qui n’avait pas connu
d’entraves.

*

De cette date de 1824, point culminant de notre histoire du
paysage, il peut être intéressant d’embrasser d’abord du regard,
depuis leur formation, ces deux naturalismes similaires, longtemps
parallèles, et de noter les rapports passagers qui ont pu survenir
entre eux avant leur jonction définitive.

Ils s’inaugurent, en quelque sorte, clans le rayonnement du
soleil de Claude. L’astre ne descendra plus derrière l’horizon d’où il
domine l’œuvre de Vernet et de Wilson comme il illuminera celle
de Turner et, plus d'une fois, celle de Théodore Rousseau.

Vers 1750, un peintre français, du nom de Pierre Royer, dont la
réputation ne s’est guère répandue mais qui, vivant à Londres, y a
conquis rang dans la Royal Academy, vient à Paris où il reproduit
le fameux point de vue de la Seine considérée du haut du Pont-Neuf ;
l’interprétation au burin que Thomas Vivarès nous a laissée du
tableau nous montre le paysagiste attaché à envelopper tout ce spec-
tacle dans une irradiation solaire à la manière du Lorrain.

Un peu plus tard Loutherbourg renonce à la vogue que lui appor-
taient déjà ses premières contributions aux Salons du Louvre et
s’en va faire l’application aux sites britanniques de son talent d’es-
sence flamande. Il se rencontre là-bas avec Pillement, mais ils
seront l’un et l’autre plus amusés par le pittoresque des scènes villa-
geoises qu’émus vraiment par la nature. Loutherbourg conquerra
aussi sa place à l’Académie londonienne. Dans cet échange d’artistes
entre les deux pays, ce sont les Français, plus avancés en art, qui
commencent.

Les relations auraient pu s’accentuer, s’étendre, si les « exhibi-
tions » cosmopolites tentées par Pahin de la Blancherie dans ses
« Salons de la Correspondance » avaient été couronnées d’un succès
plus durable. On y put revoir quelques productions de Loutherbourg,
Pierre Royer y exposa une curieuse vue de llyde Park1 ; enfin
c’est là que, pour la première fois, on note l’apparition en France
de paysages dus à des artistes d’outre-Manche. La Blancherie, dans

1. Journal de la Correspondance, mai 1786.
 
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