LES PAYSAGISTES ANGLAIS EN FRANCE
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ainsi, pour le français, cette Sortie de. la foret de Fontainebleau qui, au
Salon de 1851, reproduite d’abord par un effet de soleil couchant
(c’est la grande toile du maître conservée aujourd’hui au Louvre), se
revoyait encore par un effet du matin1... Et l’on prévoit, en tout
extrêmes conséquences, les Meules, les Cathédrales de Claude Monet
et ses récents Nymphéas où ce fut, sur une simple nappe d’eau,
toutes les transfigurations d’un morceau de ciel qui nous étaient
relatées2.
Par tous ces résultats éloignés se mesure l’importance de l’action
anglaise sur notre école de paysage. Déjà, à l’époque romantique,
pour être restés trop asservis à la vieille doctrine néerlandaise, des
talents sincères, naïfs, parfois exquis comme l’a été Louis Cabat,
apparurent presque figés à côté de ceux qui, même avec la modéra-
tion de Dupré ou de Rousseau, tirèrent aussi leçon des innovations
britanniques. Ne pas céder à l’impulsion d’outre-Manche, c’était
demeurer en arrière quand l’instinct ardent, passionné de l’époque
réclamait une langue à la fois plus souple et plus colorée.
PROSPER DORBEC
1. L’identité des deux motifs est constatée par L. de Geofroy dans sa critique
du Salon publiée par la Revue des Deux Mondes (1er mars 1851).
2. Sur la situation respective de nos grands paysagistes à l’égard de Constable,
consulter : Constable and his influence on Landscape painting, by C. G. Holmes
(Westminster, 1902, in-fol.), ch. III.
CANARDS SAUVAGES
PAR NEWTON FIELDING
LITHOGRAPHIE DE C. MOLLE
VIII.
4e PÉRIODE.
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ainsi, pour le français, cette Sortie de. la foret de Fontainebleau qui, au
Salon de 1851, reproduite d’abord par un effet de soleil couchant
(c’est la grande toile du maître conservée aujourd’hui au Louvre), se
revoyait encore par un effet du matin1... Et l’on prévoit, en tout
extrêmes conséquences, les Meules, les Cathédrales de Claude Monet
et ses récents Nymphéas où ce fut, sur une simple nappe d’eau,
toutes les transfigurations d’un morceau de ciel qui nous étaient
relatées2.
Par tous ces résultats éloignés se mesure l’importance de l’action
anglaise sur notre école de paysage. Déjà, à l’époque romantique,
pour être restés trop asservis à la vieille doctrine néerlandaise, des
talents sincères, naïfs, parfois exquis comme l’a été Louis Cabat,
apparurent presque figés à côté de ceux qui, même avec la modéra-
tion de Dupré ou de Rousseau, tirèrent aussi leçon des innovations
britanniques. Ne pas céder à l’impulsion d’outre-Manche, c’était
demeurer en arrière quand l’instinct ardent, passionné de l’époque
réclamait une langue à la fois plus souple et plus colorée.
PROSPER DORBEC
1. L’identité des deux motifs est constatée par L. de Geofroy dans sa critique
du Salon publiée par la Revue des Deux Mondes (1er mars 1851).
2. Sur la situation respective de nos grands paysagistes à l’égard de Constable,
consulter : Constable and his influence on Landscape painting, by C. G. Holmes
(Westminster, 1902, in-fol.), ch. III.
CANARDS SAUVAGES
PAR NEWTON FIELDING
LITHOGRAPHIE DE C. MOLLE
VIII.
4e PÉRIODE.
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