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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 4
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Michel, André: Les accroissements du département des sculptures (Moyen Âge, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0319

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ACCROISSEMENTS DU DÉPARTEMENT DES SCULPTURES 299

me donna l’idée de composer des dissertations, que je bazarde de
mettre au jour et que je n’ay faites qu’après la mort de cet illustre
amy. » Et si vous êtes curieux de ses vers, si vous vouiez surtout
comprendre comment Boileau put se plaire à ce médiocre pastiche
de sa manière, écoulez le début du poème :

Enfin, vous le voulez, ma résistance est vaine,

Un ascendant plus fort malgré moy vous entraîne,

Et de l’art du dessin votre cœur trop épris
Veut dans l’Académie en disputer le prix...

Suivez donc les transports de cette ardeur extrême,

Mais écoutez, mon fils, un père qui vous aime.

Sur cet art peu connu, les divers sentiments
Peuvent vous entraîner dans des égarements.

Et plus loin :

Je hais d’un peintre froid l’aveuglement extrême,

Qui, rampant et sans force, est content de luy-même;

D’une exacte froideur nos yeux sont rebutez,

J’aime mieux des défauts et de grandes beautez.

Mais n’allez pas pourtant, prompt à vous satisfaire,

Pour quelques faux brillants sottement vous complaire;

Puisez dans le vrai seul le solide et le beau;

Que la raison partout guide votre pinceau.

Aussitôt vous verrez le public équitable
Honorer vos travaux d’une voix favorable,

Et Louis, attentif à pratiquer les arts,

Pourra sur vos talents jeter d’heureux regards !

On voit assez ce qui pouvait rendre Boileau indulgent à des
conseils et à des vers de cette sorte.

Et c’est bien le contemporain ou le disciple de Boileau que
Coysevox a représenté... Il y eut, certes, dans l’art, sinon dans les
doctrines de Coypel, plus d’un signe précurseur de Boucher lui-
même; mais, tel qu’il paraît dans ce marbre, avec sa lourde et céré-
monieuse perruque, c’est bien l’homme du xvne siècle qui nous est
montré. Le ciel permit qu’il ressemblât à Bacine, et Coysevox a
dessiné et modelé avec une insistance, une finesse et une fermeté
remarquables ce noble et pur visage, la lèvre vivante et un peu
dédaigneuse, l’intelligence et la volonté qui animaient tous les
traits, tempérant seulement par la familiarité de la chemise débou-
tonnée sur le col (à ce seul trait on reconnaîtrait un portrait
 
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