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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0362

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

d’Honoré Savy, d’Antoine Bonnefoy, d’autres encore, étaient déjà relativement
célèbres et leurs œuvres se distinguaient, croyait-on, assez facilement. Mais
comme maintenant ils sont mis en lumière, comme on suit bien leurs efforts
pour créer des pièces véritablement artistiques, comme on connaît mieux les
caractéristiques de leurs productions! Gomme maintenant on s’explique bien
aussi les raisons de certains faits! La découverte de divers contrats a permis de
saisir sur le vif les relations réciproques de ces maîtres faïenciers, de montrer
comment ils apprirent leur métier, quelles associations ils formèrent à leurs
débuts, quels élèves ils formèrent à leur tour, quels peintres ils employèrent pour
le décor de leurs faïences.

La première partie de l’ouvrage de M. l’abbé Arnaud d’Agnel est consacrée à
l’histoire de l’introduction à Marseille de l’industrie faïencière, ainsi qu’à la bio-
graphie de chacun des chefs d’atelier. Des fondations avaient été tentées de
bonne heure, sur l’initiative de ces grands banquiers, armateurs et commer-
çants, qui firent toujours la fortune de la Provence maritime. Charles deForbin
avait appelé dans son château de Saint-Marcel, en 1526, un technicien italien,
Jean Angeli; à la même époque, des potiers et fabricants d’assiettes travaillaient
à Aubagne, mais que firent-ils? Ou ne lésait trop. Dans tous les cas, l’abondance
de gisements d’argile propre à la faïence devait favoriser l’établissement d’une
telle industrie. Il est probable qu’il y eut des ateliers s’occupant d'une fabrica-
tion artistique bien avant l’époque où on les connaît d’une façon certaine : la
preuve en est qu’Antoine Glérissy s’était distingué à Marseille par ses produc-
tions assez suffisamment pour attirer l’attention du roi Louis XIII. Mais l’his-
toire de la faïence marseillaise ne débute en réalité qu’au moment où un notable
négociant, Joseph Fabre, imagina d’appeler des faïenciers dans ses propriétés de
Saint-Jean-du-Désert et de leur avancer les premiers frais de leur installation.
Il les fit venir de Moustiers, où les Clérissy exécutaient alors de très belles
pièces : c’est un Joseph Clérissy qui fut mis, vers 1675, à la tête du premier ate-
lier. On lui adjoignit un faïencier nivernais, Jean Pelletier; des ouvriers et appren-
tis vinrent encore de Moustiers ou d’ailleurs, de Riez, de Varages, etc. Le branle
était donné, le succès vint, grâce surtout à la beauté des pièces qui partirent de
Saint-Jean-du-Désert. Bientôt des industriels s’installèrent dans les faubourgs
mêmes de Marseille, pour être plus à portée de leur clientèle : en 1696, Jean-
Baptiste Delaresse, signalé comme maître faïencier dès l’année précédente, s’éta-
blissait au faubourg Saint-Lazare, près de la porte d’Aix. Et dès lors les créa-
tions d’ateliers se multiplièrent; ceux de Saint-Jean-du-Désert, craignant la
concurrence, se transplantèrent dans la grande ville; la production devint intense
pendant tout le xvme siècle. Elle fut bien suspendue lors de la grande peste de
1720, mais elle reprit ensuite avec plus d’activité encore. Quarante ans plus tard,
il y avait à Marseille onze manufactures occupant 207 ouvriers ou apprentis. Là,
comme ailleurs, les troubles de la Dévolution apportèrent la ruine; lorsqu’il fut
possible d’être assuré du lendemain, cinq maîtres seulement rouvrirent leur
maison. Mais il fut impossible de revoir les beaux jours d’autrefois : en 1806, il
ne subsistait plus que deux fabriques, celles de Sauze et Bonnefoy; les importa-
tions d’Angleterre et d’Italie avaient créé une concurrence trop redoutable.

Nous n’entrerons pas ici dans le détail des notices biographiques consacrées
par M. l’abbé Arnaud d’Agnel à chaque maître faïencier; qu’il suffise de rappeler
 
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