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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0364

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

les décors qui avaient le plus de chance d’être agréés. Il arrivait pourtant qu’un
maître gardât jalousement le secret d’une combinaison de couleurs, comme par
exemple Savy pour les verts de ses camaïeux; mais cela était, en général, assez
rare; les secrets de ce genre étaient assez difficiles à garder, puisque des appren-
tis ou des associés pouvaient les surprendre et en faire plus tard leur profit.
L’auteur de ce livre nous enseigne donc la prudence pour les attributions.

Il nous a présenté, en troisième lieu, une histoire économique de l’industrie
faïencière à Marseille. Nous n’insisterons pas sur l’organisation du travail dans
les ateliers, sur la communauté constituée par les maîtres faïenciers, sorte d’or-
gane corporatif qui veillait aux intérêts de tous, ni sur l’évolution de la fabrica-
tion au début du xixe siècle ; nous nous contenterons de signaler plus particuliè-
rement les chapitres consacrés à l’exportation des produits manufacturés. Le
commerce des faïences devint rapidement très important : de bonne heure des
caisses de vaisselle furent expédiées de Marseille aux Canaries, au Pérou, aux
Antilles. I,es chiffres sont éloquents : en 1753 Marseille envoya dans la direction
de l’Amérique 1664 services et 2 052 douzaines d’assiettes, dont le prix global
était de 172 556 livres. Il est vrai de dire qu’on arrivait assez rarement à d’aussi
grosses sommes. On n’exportait pas moins en Orient, caries relations des Mar-
seillais avec Constantinople, Tunis et les villes du Levant étaient encore bien plus
fréquentes qu’avec l’Amérique. Les faïenciers avaient également des clients en
Italie, en Espagne, en Angleterre, en Hollande, Portugal, Suède, Russie et Alle-
magne du Nord. Ils savaient ainsi se créer de nombreux débouchés.

Plusieurs d’entre eux entreprirent d’adjoindre à leur fabrication celle de la
porcelaine : Joseph-Gaspard Robert traitait en conséquence, le 1er juillet 1773,
avec Jacob Dortu, qui avait dirigé une manufacture à Berlin. Mais il ne paraît pas
avoir adopté de modèles allemands; il appliqua sur ses porcelaines les fleurs, les
paysages polychromes, les médaillons en camaïeu rose ou en grisaille, les ors qui
rendent si séduisantes ses faïences. Il possédait une technique dont il était trop
parfaitement maître pour qu’il essayât d’autres décors. Honoré Savy Limita,
mais dans de très modesLes proportions, semble-t-il, car on ne montre pas de
porcelaine provenant certainement de sa maison; puis Antoine Abellard, Augus-
tin Bonnefoy, la veuve Perrin, d’autres encore. 11 ne paraît pas cependant qu'ils
aient obtenu assez de succès pour établir une concurrence sérieuse aux autres
manufactures françaises ou étrangères.

Si j’ajoute que l’ouvrage de M. l’abbé Arnaud d’Agnel se termine par un appen-
dice sur la faïence peu connue d’Aubagne, j’aurai à peu près terminé ce qu’il
m’est permis ici de dire à son sujet. Je ne veux cependant pas m’arrêter sans
rappeler encore une fois l’abondance des documents qu’il a mis au jour, les
renseignements précieux qu’il a présentés pour déterminer les productions des
divers ateliers, l’excellence de son illustration, enfin l’intérêt tout particulier
que suscite son volume sur La Faïence et la Porcelaine de Marseille.

L.-H. LA BAN DE

Le Gérant : P. Girardot.

PARIS.

T Y P, PHILIPPE RENOÜAKP.
 
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