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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

DOI issue:
Nr. 5
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Réau, Louis: La galerie de tableaux de l'Ermitage et la collection Semenov, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0405

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380

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

appartements. Dans ce « petit Palais d’Hiver » elle se plaisait à rece-
voir an milieu d’œuvres d’art choisies ses favoris et ses familiers :
Potemkine, Zoubov, Grimm, Diderot, le prince de Ligne. Toute
étiquette était bannie de ces réceptions. Le premier article des « Rè-
glements auxquels doivent se soumettre ceux qui entreront céans »
était ainsi rédigé : « Ils laisseront leurs dignités à la porte, ainsi que
leurs chapeaux et leurs épées. » •

Peu à peu l’Ermitage de Catherine se transforma en Bibliothèque
et en Pinacothèque. Livres et tableaux devinrent bientôt si enva-
hissants qu’un agrandissement parut nécessaire. En 1775 l’architecte
allemand Yeldten lui ajouta une annexe sur le quai de la Néva. Ce
grand bâtiment, qu’on appelait jadis Second ou Grand Ermitage pour
le distinguer du pavillon de Vallin de la Mothe, est généralement
désigné aujourd’hui sous le nom de Vieil Ermitage, par opposition
au Nouvel Ermitage construit beaucoup plus tard sous Nicolas Ier.

Enfin, quelques années plus tard, en 1780, l’architecte italien
Giacomo Quarenghi reçut mission de construire le Théâtre de l’Ermi-
tage, relié au Vieil Ermitage par un pont volant.

Ainsi l’Ermitage de Catherine II, simple prolongement du Palais
d’Hiver, se compose de trois pavillons en bordure de la Néva, reliés
les uns aux autres par des galeries aériennes : le Premier Ermitage
de Vallin de la Mothe, le Vieil Ermitage de Veldten, et le Théâtre de
l’Ermitage de Quarenghi.

L’architecture du Palais d’Hiver et de ces trois annexes, dont la
construction s’échelonne entre 1765 et 1785, illustre de la façon la
plus frappante l’évolution du goût dans la seconde moitié du
xvme siècle. En longeant cetlc interminable façade, nous pouvons
suivre pour ainsi dire pas à pas la transition qui s’opère en architec-
ture depuis les afféteries et les exubérances décoratives du rococo
jusqu’à un classicisme de plus en plus sévère.

L’Ermitage de Catherine était une galerie privée dont l’accès était
jalousement réservé à un petit cercle d’intimes. C’est Nicolas Ier qui
eut le premier l’idée de transformer cette retraite en un véritable
musée ouvert au public. Il demanda à l’architecte bavarois Léo von
Klenze, qui venait de faire ses preuves en construisant la Glypto-
thèque et la Pinacothèque de Munich, les plans d’un musée modèle
adossé au Vieil Ermitage. Ce Nouvel Ermitage, commencé en 1840,
fut solennellement inauguré le 5 février 1852.

Le musée actuel n’est pas, comme les pavillons de Catherine II, en
façade sur le quai de la Néva. Il s’ouvre sur la rue Millionnaïa, ainsi
 
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