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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 2.1920

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Nr. 1
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Dorbec, Prosper: Deux expositions de petits maîtres du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24919#0051

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DEUX EXPOSITIONS DE PETITS MAITRES DU XVIIIe SIÈCLE 3g

dès la veille delà Révolution, dans une Vue de la plage d’Etretat par Noël,
portant la date de 1788, le spectacle de la mer goûté pour lui-même, sans
adjonction d’épisode dramatique, avec la frange d’écume étendue par la vague
sur le sable, avec le vent soufflant du large qui charge d’embrun l'atmo-
sphère, qui vous fouette le visage et vous emplit l’oreille d’une rumeur con-
fuse et continue, tandis que sous les nuages gris se balancent les mouettes
interminablement. Noël, élève de Yernet, connaissait la mer pour avoir, au
début de sa carrière, passé de longuesnuits entre le ciel et l’eau, dans des navi-
gations lointaines. Il était revenu, en effet, d’une mission scientifique accom-
Plie dans la Basse Californie sous la direction de l’abbé Chappe. Le célèbre

VUE d’eTREÏAT, PAR AJ. NOËL
(Appartient à M. le baron Lejeune.)

astronome l’avait adjoint à cette entreprise comme il avait fait pour
J.-B. Leprince dans sa précédente expédition en Sibérie, mais il trouva la
mort dans ce second voyage, et Noël, témoin de ses derniers moments, en
avait relaté le spectacle dans une peinture. Loin de renoncer à ses goûts
nomades, il devait encore, dans la suite, s en aller chercher des motifs de
marines sur les côtes d’Espagne, de Portugal et sur le littoral barbaresque.

Ces dessinateurs à l’aquarelle et à la gouache, qu’on voit surgir en nombre
autour de Moreau l’aîné, auraient fini par dégager le paysage des rousseurs
automnales, des ombres crépusculaires. Ils peignaient la fraîche lumière des
belles matinées, ne redoutaient pas l’acidité des verts printaniers. Voyez l’effet
d’avril saisi par Meunier dans sa vue du château de Sceaux (et appréciez en
 
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