DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Mandach, Conrad von: Le symbolisme dans les dessins de Jacopo Bellini
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0070
LE SYMBOLISME DANS LES DESSINS DE JACOPO BELLINI 57
pouvons aisément nous passer de texte pour admirer les visions hardies et
superbes de Bellini. Il n’en estpas moins intéressant d’y découvrir, surtout dans
la page 78 du Louvre, un thème sinon identique, du moins très semblable
à celui de l’enluminure.
D'ailleurs, tout en Taisant revivre une scène légendaire, l’artiste pouvait
très bien lui attribuer un sens allégorique relatif à des événements contem-
porains. Lors de l’entrée de Charles VIII à Pise en 1 495, un mystère repré-
LA DOULEUR d’aNNIBAL
MINIATURE DU (( ROMUL1ÏON » ÉCOLE ITALIENNE, FIN DU XV» SIÈCLE
(Ms. 667, Bibliothèque de l’Arsenal, Paris.)
sentait le roi de France à cheval, l’épée dirigée vers Naples, ayant aux pieds
de sa monture un lion, emblème de Florence et un grand serpent, emblème
de Ludovic le More, duc de Milan1. A l’occasion du passage de ce même sou-
verain à Vienne en Dauphiné, en 1^90, on apercevait à un carrefour Hercule
tuant le dragon qui gardait le jardin des Ilespérides. L’acteur expliquait
lui-même qu’il symbolisait Charles VIII et que le jardin était la France 2.
1. La Mer des hystoires, imprimée à Lyon en i5o6, p. 202.
2. Ulysse Chevalier, dans la Revue du Dauphiné, t. V (1881), p. 25-3(). Cf. Hubert
Morand, dans le Journal des Débats, i5 août 1911.
- 5e PÉRIODE. 8
VI .
pouvons aisément nous passer de texte pour admirer les visions hardies et
superbes de Bellini. Il n’en estpas moins intéressant d’y découvrir, surtout dans
la page 78 du Louvre, un thème sinon identique, du moins très semblable
à celui de l’enluminure.
D'ailleurs, tout en Taisant revivre une scène légendaire, l’artiste pouvait
très bien lui attribuer un sens allégorique relatif à des événements contem-
porains. Lors de l’entrée de Charles VIII à Pise en 1 495, un mystère repré-
LA DOULEUR d’aNNIBAL
MINIATURE DU (( ROMUL1ÏON » ÉCOLE ITALIENNE, FIN DU XV» SIÈCLE
(Ms. 667, Bibliothèque de l’Arsenal, Paris.)
sentait le roi de France à cheval, l’épée dirigée vers Naples, ayant aux pieds
de sa monture un lion, emblème de Florence et un grand serpent, emblème
de Ludovic le More, duc de Milan1. A l’occasion du passage de ce même sou-
verain à Vienne en Dauphiné, en 1^90, on apercevait à un carrefour Hercule
tuant le dragon qui gardait le jardin des Ilespérides. L’acteur expliquait
lui-même qu’il symbolisait Charles VIII et que le jardin était la France 2.
1. La Mer des hystoires, imprimée à Lyon en i5o6, p. 202.
2. Ulysse Chevalier, dans la Revue du Dauphiné, t. V (1881), p. 25-3(). Cf. Hubert
Morand, dans le Journal des Débats, i5 août 1911.
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