DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Champion, Claude: Croquis d'Alsace, 5, Sélestat
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0140
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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resques façades, éparses au long des rues, conservent à la ville son caractère
intime de jadis. Maisons renaissantes aux portails fleuris, décorées d'oriels
et delogettes, pimpants hôtels du xvme siècle, humbles masures à poutrages
apparents, hourdées de maçonnerie, aux toits aigus débordant les étages en
encorbellement, elles se blottissent, attirantes et énigmatiques, dans les rues
du Babil (où se trouve la jolie demeure xvme siècle que nous reproduisons,
appartenant à M. Lazare Weiller), des Chevaliers, de l’Oie, des Clefs, sur les
places du Marché-aux-Grains, du Marché-aux-Choux, dans d’antiques venel-
les et sur de vénérables places dont les noms évocateurs n’ont pas encore été
VIEILLE MAISON (a M . LAZARE WEILLER) RUE DU BABIL, A SÉLESTAT
remplacés par des appellations plus modernes, adulatrices de politiciens ou
de gloires locales; elles recèlent, ces demeures ancestrales, un peu de l’âme
évanouie du Sélestat d’autrefois ; mais que la frénésie de restauration qui a
déjà banalisé certaines d’entre elles les épargne, que les indispensables répa-
rations respectent leur cachet et leur grâce désuète sans rien corriger en elles ;
sans quoi le charme de Sélestat, déjà amoindri, s’évaporera complètement.
Il n’est besoin, pour s’en convaincre, que d’aller à la Bibliothèque de
la ville. On y voit, en effet, deux bustes d’une persuasive éloquence.
Lors de fouilles exécutées en 1892 à l’église Sainte-Foy, on découvrit
sous l’ancienne crypte, dans un tombeau brisé, parmi d’autres décombres,
des plâtras qui avaient conservé l empreinte d’un torse humain. Le moulage
qu’on en obtint ressuscita l’émouvante figure d une femme dont, sans doute,
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resques façades, éparses au long des rues, conservent à la ville son caractère
intime de jadis. Maisons renaissantes aux portails fleuris, décorées d'oriels
et delogettes, pimpants hôtels du xvme siècle, humbles masures à poutrages
apparents, hourdées de maçonnerie, aux toits aigus débordant les étages en
encorbellement, elles se blottissent, attirantes et énigmatiques, dans les rues
du Babil (où se trouve la jolie demeure xvme siècle que nous reproduisons,
appartenant à M. Lazare Weiller), des Chevaliers, de l’Oie, des Clefs, sur les
places du Marché-aux-Grains, du Marché-aux-Choux, dans d’antiques venel-
les et sur de vénérables places dont les noms évocateurs n’ont pas encore été
VIEILLE MAISON (a M . LAZARE WEILLER) RUE DU BABIL, A SÉLESTAT
remplacés par des appellations plus modernes, adulatrices de politiciens ou
de gloires locales; elles recèlent, ces demeures ancestrales, un peu de l’âme
évanouie du Sélestat d’autrefois ; mais que la frénésie de restauration qui a
déjà banalisé certaines d’entre elles les épargne, que les indispensables répa-
rations respectent leur cachet et leur grâce désuète sans rien corriger en elles ;
sans quoi le charme de Sélestat, déjà amoindri, s’évaporera complètement.
Il n’est besoin, pour s’en convaincre, que d’aller à la Bibliothèque de
la ville. On y voit, en effet, deux bustes d’une persuasive éloquence.
Lors de fouilles exécutées en 1892 à l’église Sainte-Foy, on découvrit
sous l’ancienne crypte, dans un tombeau brisé, parmi d’autres décombres,
des plâtras qui avaient conservé l empreinte d’un torse humain. Le moulage
qu’on en obtint ressuscita l’émouvante figure d une femme dont, sans doute,