LA PEINTURE ITALIENNE DES XVII- ET XVIII- SIÈCLES 167
Lys, dont nous avons réuni une dizaine d’œuvres qui viennent d’Angle-
terre, d’Allemagne, de Vicence, de Venise, est un étonnant précurseur par la
légèreté de son pinceau, l’agilité dans le mouvement des figures et la déli-
catesse de ses tons transparents. Pendant des années on a attribué ses tableaux
même à Tiepolo ; 011 commettait ainsi une erreur d’un siècle et demi ;
erreur qui nous prouve sa valeur de précurseur.
De Fetietde Strozzinous avons, au palais Pitti, une cinquantaine d’œuvres.
La fougue de Rubens,
qui vécut en Italie de
i5q8 à 1608, s’unit,
dans la peinture savou-
reuse et substantielle de
ces évocateurs, à l’ob-
servation de la réalité
telle que la conçoit Ca-
ravage. Mais on sait ce
que Rubens doit aux
Vénitiens. En allant
vivre à Venise, Lys,
Feti et Strozzi retour-
naient à la source
même. Feti conserva
une exubérance gaie et
toute romaine ; il suffît
de regarder la grande
Multiplication des pains
et des poissons, qui
vient de Mantoue, pour
y retrouver, à travers
les larges périodes à la
Véronèseelàla Rubens,
le fort accent romain,
les femmes aux formes
amples et rondes, et l’air solennel des hommes barbus. A côté de Strozzi,
plus plébéien, et dont le chef-d'œuvre est La Charité de saint Laurent de
1 église San Nicolo dei Tolentini à Venise, il faut rappeler un de ses élèves,
oublié jusqu’ici, Francesco Maffei, de Vicence. Avec son Saint Antoine de
Brescia et le somptueux Portrait d’un podestat de Vicence placé contre deux
colonnes, dans un tourbillon d’allégories, il annonce, lui aussi, le xvnT' siècle
vénitien et Sebastiano Ricci.
SAINT LAURENT DISTRIBUANT DES AUMONES
PAR BERNARDO STROZZI
(Eglise San Nicolo dei Tolentini, Venise.)
Lys, dont nous avons réuni une dizaine d’œuvres qui viennent d’Angle-
terre, d’Allemagne, de Vicence, de Venise, est un étonnant précurseur par la
légèreté de son pinceau, l’agilité dans le mouvement des figures et la déli-
catesse de ses tons transparents. Pendant des années on a attribué ses tableaux
même à Tiepolo ; 011 commettait ainsi une erreur d’un siècle et demi ;
erreur qui nous prouve sa valeur de précurseur.
De Fetietde Strozzinous avons, au palais Pitti, une cinquantaine d’œuvres.
La fougue de Rubens,
qui vécut en Italie de
i5q8 à 1608, s’unit,
dans la peinture savou-
reuse et substantielle de
ces évocateurs, à l’ob-
servation de la réalité
telle que la conçoit Ca-
ravage. Mais on sait ce
que Rubens doit aux
Vénitiens. En allant
vivre à Venise, Lys,
Feti et Strozzi retour-
naient à la source
même. Feti conserva
une exubérance gaie et
toute romaine ; il suffît
de regarder la grande
Multiplication des pains
et des poissons, qui
vient de Mantoue, pour
y retrouver, à travers
les larges périodes à la
Véronèseelàla Rubens,
le fort accent romain,
les femmes aux formes
amples et rondes, et l’air solennel des hommes barbus. A côté de Strozzi,
plus plébéien, et dont le chef-d'œuvre est La Charité de saint Laurent de
1 église San Nicolo dei Tolentini à Venise, il faut rappeler un de ses élèves,
oublié jusqu’ici, Francesco Maffei, de Vicence. Avec son Saint Antoine de
Brescia et le somptueux Portrait d’un podestat de Vicence placé contre deux
colonnes, dans un tourbillon d’allégories, il annonce, lui aussi, le xvnT' siècle
vénitien et Sebastiano Ricci.
SAINT LAURENT DISTRIBUANT DES AUMONES
PAR BERNARDO STROZZI
(Eglise San Nicolo dei Tolentini, Venise.)