DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Ojetti, Ugo: La peinture italienne des XVIIe et XVIIIe siècles à l'exposition de Florence
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0183
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G À Z|E|T T E ]D E S BEAUX-ARTS
Maffei meurt en 1660, l'année même où naît Ricci. Giuseppe Maria Crespi,
dit l’Espagnol, naît à Bologne en i664 ; il sera le maître de Piazzetta.
Crespi, Ricci et Piazzetta ont chacun une salle. Crespi, plein d’esprit,
bonhomme volage et exubérant, adore son compatriote Guerchin ; mais il
connaît les Napolitains et les Lombards. Il modèle ses personnages dans une
ombre brune ; il en accentue les traits caractéristiques par des rayons
de lumière lunaire ; il a
la vivacité du narrateur
sagace qui sait nous inté-
resser par une parole et
un regard plus spirituels.
Il illustre la satire popu-
laire de Berloldo, décrit
des scènes familières qui
ne sont que satire et
brio ; c’est un précurseur
de Hogarth — précur-
seur moins bilieux. Dans
ses Sacrements de Dresde
et dans son Massacre des
Innocents des Offices, il
sait d’ailleurs s’élever
jusqu’à nous donner une
impression de pathétique
et angoissante poésie.
Longhi et Piazzetta
vinrent à Bologne pour
se mettre à son école.
Piazzetta (1662-1764) lui
emprunta ce ton chaud
de feuille sèche sur lequel
jouent ses bleus, ses ver-
meils, ses violets, et ce
fin, léger coup de pinceau qui. dans des tableaux plus petits, rappelle Gavai
lino. Piazzetta avait étudié aussi Sebastiano Ricci (1660-1734), qui lui-
enseigna le secret d’« avoir des ailes », pour se hausser du réalisme bolonais
à la vision de L’Extase de saint François.
Après cette exposition, on redonnera à Ricci et à Jacopo Amigoni (1676-
1752) la place qu’ils méritent. Ils avaient parcouru l’Italie et l’Europe entière,
de la France aux Flandres, de l’Allemagne à l’Angleterre, lorsqu’ils vinrent,
Phot. Alinari.
SAINT JEAN NÉPOMUCÈNE
CONFESSANT LA REINE DE BOHEME
A R G.-M. CRESPI, DIT LE SPAGNOLO
(Pinacothèque royale, Turin)
G À Z|E|T T E ]D E S BEAUX-ARTS
Maffei meurt en 1660, l'année même où naît Ricci. Giuseppe Maria Crespi,
dit l’Espagnol, naît à Bologne en i664 ; il sera le maître de Piazzetta.
Crespi, Ricci et Piazzetta ont chacun une salle. Crespi, plein d’esprit,
bonhomme volage et exubérant, adore son compatriote Guerchin ; mais il
connaît les Napolitains et les Lombards. Il modèle ses personnages dans une
ombre brune ; il en accentue les traits caractéristiques par des rayons
de lumière lunaire ; il a
la vivacité du narrateur
sagace qui sait nous inté-
resser par une parole et
un regard plus spirituels.
Il illustre la satire popu-
laire de Berloldo, décrit
des scènes familières qui
ne sont que satire et
brio ; c’est un précurseur
de Hogarth — précur-
seur moins bilieux. Dans
ses Sacrements de Dresde
et dans son Massacre des
Innocents des Offices, il
sait d’ailleurs s’élever
jusqu’à nous donner une
impression de pathétique
et angoissante poésie.
Longhi et Piazzetta
vinrent à Bologne pour
se mettre à son école.
Piazzetta (1662-1764) lui
emprunta ce ton chaud
de feuille sèche sur lequel
jouent ses bleus, ses ver-
meils, ses violets, et ce
fin, léger coup de pinceau qui. dans des tableaux plus petits, rappelle Gavai
lino. Piazzetta avait étudié aussi Sebastiano Ricci (1660-1734), qui lui-
enseigna le secret d’« avoir des ailes », pour se hausser du réalisme bolonais
à la vision de L’Extase de saint François.
Après cette exposition, on redonnera à Ricci et à Jacopo Amigoni (1676-
1752) la place qu’ils méritent. Ils avaient parcouru l’Italie et l’Europe entière,
de la France aux Flandres, de l’Allemagne à l’Angleterre, lorsqu’ils vinrent,
Phot. Alinari.
SAINT JEAN NÉPOMUCÈNE
CONFESSANT LA REINE DE BOHEME
A R G.-M. CRESPI, DIT LE SPAGNOLO
(Pinacothèque royale, Turin)