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https://doi.org/10.11588/diglit.16852#0013
LA BASILIQUE DE SAINTE SALSA, A TIPASA
3
ble chapelle (brevi admodum tabernaculo ad custodiam temporum
propagandam colenda potius quam condenda sepelitiir) *.
La passion se termine par un récit qui présente de l'intérêt pour
l'histoire de l'Afrique au ive siècle 5. Après avoir incendié les villes
voisines, le roi maure Firmus, révolté contre l'Empire, se présenta
devant Tipasa. Ou combattit pendant huit jours, mais les assié-
geants ne purent forcer les remparts. Firmus entra alors dans la
chapelle de sainte Salsa et implora sa protection, mais ses prières
furent repoussées, le pain et le vin qu'il offrit pour l'autel tombè-
rent à terre, les cierges qu'il alluma s'éteignirent. Furieux, il frappa
de sa lance le tombeau de la martyre et sortit en blasphémant.
Dans le vestibule même il tomba de cheval; ce jour-là et dans la
nuit qui suivit, son armée fut vaincue et mise en déroute : Firmus
dut lever le siège et, peu de temps après il périt, victime de son
impiété.
Il y a des choses à laisser de côté dans cette passion dont le ton
emphatique rebute le lecteur, mais on y trouve bien des détails
intéressants. Il est assez probable que cette sainte Salsa est celle
qui est nommée dans le Martyrologe hiéronymien. Le nom de
Salsa, comme le fait remarquer M. l'abbé Duchesne, est très rare
en Afrique : on ne le rencontre pas une seule fois dans les inscrip-
tions 3.
Quand sainte Salsa a-t-elle vécu? —Il est probable que l'attaque
de Firmus contre Tipasa suivit la prise et la destruction de Cher-
chel par les révoltés4, événement qui eut lieu en 371 ou 37a5.
1. Catalogus codicum, p. 351, § 12. •
2. C'est M. l'abbé Duchesne qui a reconnu qu'il s'agissait dans la passion de la ré-
volte de Firmus; le Catalogus codicum donne une mauvaise version à cet endroit
<P- 351, § 13).
3. Il y a, il est vrai, une difficulté pour les dates : le Martyrologe hiéronymien
nomme Salsa au 20 mai et au 10 octobre; dans la passion le meilleur des deux manu-
scrits indique comme date du martyre le VI des nones de mai (2 mai; cf. dans le texte
[Catalogus codicum, p. 350, § 11] : incipientis aestatis temporibus) ; l'autre manu-
scrit donne au contraire pour le martyre la date du Vil des calendes de septembre
(26 août [Catalogus codicum, p. 334, n° 12]). D'après certains détails de la passion
(détails auxquels il ne faut pas, il est -vrai, attarher trop d'importance), les fêtes dans
lesquelles sainte Salsa aurait renversé l'idole pourraient bien avoir été celles de Cybèle
et d'Attis, célébrées à la fin de mois de mars*
4. Illis enim temporibus quibus provinciam totam Pirmanianae lobes tyrannidis
devastaverat, incensis finitimis civitatibus quarum [qui fuerat splendor] aggere rui*
narum et solis dabatur aestimare cineribus. . (Catalogus codicum, p. 351, § 13).
5. Orose, VII, 38, 5; Ammien Marcellin, XXIX, 5, 18 et 42; Symmaque, Lettres, l,
64 (édition Seeck). —Le maître de la cavalerie Théodose devait occuper Tipasa quel-
ques mois après (Ammien, XXIX, 5, 1 7).
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ble chapelle (brevi admodum tabernaculo ad custodiam temporum
propagandam colenda potius quam condenda sepelitiir) *.
La passion se termine par un récit qui présente de l'intérêt pour
l'histoire de l'Afrique au ive siècle 5. Après avoir incendié les villes
voisines, le roi maure Firmus, révolté contre l'Empire, se présenta
devant Tipasa. Ou combattit pendant huit jours, mais les assié-
geants ne purent forcer les remparts. Firmus entra alors dans la
chapelle de sainte Salsa et implora sa protection, mais ses prières
furent repoussées, le pain et le vin qu'il offrit pour l'autel tombè-
rent à terre, les cierges qu'il alluma s'éteignirent. Furieux, il frappa
de sa lance le tombeau de la martyre et sortit en blasphémant.
Dans le vestibule même il tomba de cheval; ce jour-là et dans la
nuit qui suivit, son armée fut vaincue et mise en déroute : Firmus
dut lever le siège et, peu de temps après il périt, victime de son
impiété.
Il y a des choses à laisser de côté dans cette passion dont le ton
emphatique rebute le lecteur, mais on y trouve bien des détails
intéressants. Il est assez probable que cette sainte Salsa est celle
qui est nommée dans le Martyrologe hiéronymien. Le nom de
Salsa, comme le fait remarquer M. l'abbé Duchesne, est très rare
en Afrique : on ne le rencontre pas une seule fois dans les inscrip-
tions 3.
Quand sainte Salsa a-t-elle vécu? —Il est probable que l'attaque
de Firmus contre Tipasa suivit la prise et la destruction de Cher-
chel par les révoltés4, événement qui eut lieu en 371 ou 37a5.
1. Catalogus codicum, p. 351, § 12. •
2. C'est M. l'abbé Duchesne qui a reconnu qu'il s'agissait dans la passion de la ré-
volte de Firmus; le Catalogus codicum donne une mauvaise version à cet endroit
<P- 351, § 13).
3. Il y a, il est vrai, une difficulté pour les dates : le Martyrologe hiéronymien
nomme Salsa au 20 mai et au 10 octobre; dans la passion le meilleur des deux manu-
scrits indique comme date du martyre le VI des nones de mai (2 mai; cf. dans le texte
[Catalogus codicum, p. 350, § 11] : incipientis aestatis temporibus) ; l'autre manu-
scrit donne au contraire pour le martyre la date du Vil des calendes de septembre
(26 août [Catalogus codicum, p. 334, n° 12]). D'après certains détails de la passion
(détails auxquels il ne faut pas, il est -vrai, attarher trop d'importance), les fêtes dans
lesquelles sainte Salsa aurait renversé l'idole pourraient bien avoir été celles de Cybèle
et d'Attis, célébrées à la fin de mois de mars*
4. Illis enim temporibus quibus provinciam totam Pirmanianae lobes tyrannidis
devastaverat, incensis finitimis civitatibus quarum [qui fuerat splendor] aggere rui*
narum et solis dabatur aestimare cineribus. . (Catalogus codicum, p. 351, § 13).
5. Orose, VII, 38, 5; Ammien Marcellin, XXIX, 5, 18 et 42; Symmaque, Lettres, l,
64 (édition Seeck). —Le maître de la cavalerie Théodose devait occuper Tipasa quel-
ques mois après (Ammien, XXIX, 5, 1 7).