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Gsell, Stéphane
Recherches archéologiques en Algérie — Paris, 1893

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https://doi.org/10.11588/diglit.16852#0049

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LA BASILIQUE DE SAINTE SALSA, A TIPASA

39

Il n'est pas douteux, pour moi, qu'il ne faille reconnaître le tom-
beau de sainte Salsa dans ce sarcophage, placé au centre de la nef,
élevé sur un socle qui le signalait de loin aux visiteurs, entouré
d'une grille qui l'isolait et le défendait des curiosités trop indis-
crètes, brisé plus tard par les ennemis du christianisme avec un
acharnement sauvage. Ce sarcophage est payen et le sujet n'en
est pas très chaste, mais il ne faut pas s'étonner qu'on s'en soit
servi pour y enfermer les restes de la sainte : on a déjà constaté
ailleurs cet usage des chrétiens d'employer des sarcophages payens
sans s'inquiéter des sujets qui y étaient représentés1.

Nous avons observé que, dans l'histoire de la basilique, le socle
appartient à une époque relativement assez basse, et qu'aupara-
vant les restes de la sainte semblent avoir été conservés dans l'ab-
side2. On ne peut pas dire nalurellement si le sarcophage placé
sur le socle est le même que celui qui renfermait antérieurement
le corps de Salsa 3 : c'est assez probable.

Les chrétiens des premiers âges éprouvaient de grands scrupules
à déplacer les corps de leurs martyrs4. Pourquoi la dépouille de
sainte Salsa a-t-elle été déplacée, et peut-on essayer de fixer la date
de cette translation?

D'après les monnaies trouvées dans la tombe de Fabia Salsa qui
fut comblée avant la construction du socle, on peut dire seulement
que le socle n'est pas antérieur à la fin du ive siècle3. Nous avons vu
que la mosaïque, antérieure au socle, semble être du milieu du
ve siècle 6. Peut-être, en nous aventurant, il est vrai, sur un terrain
bien peu solide, arriverons-nous à préciser davantage.

En 455, les Vandales s'emparèrent des Maurétanies et la domi-
nation de ces ariens fut peu propice à la construction et à l'em-
bellissement des églises catholiques7. En 484? éclata la grande per-

J. Voir par exemple de Rossi, Borna sotterranea, t. III, p. 453-454; Visconti,
Bull, délia Commissione archeologica di Borna, 1873, p. 194. Cf. Victor de Vite, I,
14. — On évitait cependant, en général, de choisir des sarcophages payens à sujets
mythologiques.

2. Voir p. 30.

3. Voir même page.

4. Voir à ce sujet de Rossi, Bull, di archeologia cristiana, série III, t. III, 1878,
p. 128 sq.

5. Voir p. 21 (monnaies d'Arcadius et d'Honorius).

6. Voir p. 25.

7. Nous verrons au chapitre suivant que la construction du socle est probablement
contemporaine de l'alloDgement de la basilique : il s'agit là d'un travail important qui
n'a pas pu être accompli à une époque où l'Eglise catholique se sentait menacée.
 
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