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https://doi.org/10.11588/diglit.16852#0088
Tout le pays plat, aussi bien autour des chotts que dans le Bël-
lezma, était très peuplé à l'époque romaine. L'eau potable étant peu
abondante, des puits nombreux furent creusés dans la région des
chotts, des barrages établis dans le Bellezma, et chaque proprié-
taire eut sa quantité d'eau strictement mesurée1. — Quant aux
montagnes, elles devaient être couvertes de belles forêts ; des routes
furent cependant tracées dans les étroites vallées qu'elles enfer-
maient et des centres de population assez importants y furent
fondés.
Cette contrée se trouvait sur le territoire de deux provinces :
la Numidie et la Maurétanie. La route de Sétif à Auzia par le
Hodna était tout entière en Maurétanie, mais la frontière de la
Numidie la côtoyait presque 2.
En Numidie, dans la partie méridionale du pays que j'ai visité,
il y avait deux municipes très importants : Lamasba et Diana. Le
territoire de la première de ces villes embrassait tout le Bellezma3;
celui de la seconde s'étendait jusqu'à 26 kilomètres au moins
à l'ouest de la ville4, et 25 environ à l'est5. Diana, où s'étaient
établis des vétérans de la légion III Augusta, fut constituée en
municipe sous Antonin le Pieux6; ses beaux arcs de triomphe
et les textes épigraphiques qu'on y a découverts montrent quelle
fut sa prospérité à la fin du 11e et au 111e siècles. Lamasba semble
avoir été favorisée spécialement par l'empereur Caracalla7. La ro-
manisation de ce pays fut, semble-t-il, assez complète : les inscrip-
tions les plus humbles y sont en général rédigées correctement.
Plus à l'ouest, il y avait encore deux villes assez importantes :
Zarai (Zraia) et Ngaous (dom le nom antique est inconnu, mais qui
était peut-être une colonie)8. Partout des routes; les très nom-
breuses bornes milliaires qui ont été retrouvées datent des 111e et
iv° siècles; les plus anciennes sont du règne de Caracalla.
La population très dense de la région des chotts semble avoir
1. Voir à ce sujet les tables de distribution d'eau qu'a découvertes M. Masqueray à
Merouana (Ephemeins ep'ujraphica, t. VU, n° 788).
2. Voir plus loin, à la fin du § V du chapitre îv.
3. Voir en particulier mes inscriptions, nos 30, 31, 55, 77 (cette dernière se trouve à
22 kilomètres à l'ouest de Lamasba).
4. Voir notre inscription, n° 180.
5. Voir C. I. L., n° 10280.
6. C. I. L., p. 462.
7. Lamasba Antoniniana : C. I. L., 10403, et ici nos 55, 66 (inscriptions de Cara-
calla).
8. C. I. L., p. 452 et nos 10419, 10421. Les lectures ne sont pas certaines.
lezma, était très peuplé à l'époque romaine. L'eau potable étant peu
abondante, des puits nombreux furent creusés dans la région des
chotts, des barrages établis dans le Bellezma, et chaque proprié-
taire eut sa quantité d'eau strictement mesurée1. — Quant aux
montagnes, elles devaient être couvertes de belles forêts ; des routes
furent cependant tracées dans les étroites vallées qu'elles enfer-
maient et des centres de population assez importants y furent
fondés.
Cette contrée se trouvait sur le territoire de deux provinces :
la Numidie et la Maurétanie. La route de Sétif à Auzia par le
Hodna était tout entière en Maurétanie, mais la frontière de la
Numidie la côtoyait presque 2.
En Numidie, dans la partie méridionale du pays que j'ai visité,
il y avait deux municipes très importants : Lamasba et Diana. Le
territoire de la première de ces villes embrassait tout le Bellezma3;
celui de la seconde s'étendait jusqu'à 26 kilomètres au moins
à l'ouest de la ville4, et 25 environ à l'est5. Diana, où s'étaient
établis des vétérans de la légion III Augusta, fut constituée en
municipe sous Antonin le Pieux6; ses beaux arcs de triomphe
et les textes épigraphiques qu'on y a découverts montrent quelle
fut sa prospérité à la fin du 11e et au 111e siècles. Lamasba semble
avoir été favorisée spécialement par l'empereur Caracalla7. La ro-
manisation de ce pays fut, semble-t-il, assez complète : les inscrip-
tions les plus humbles y sont en général rédigées correctement.
Plus à l'ouest, il y avait encore deux villes assez importantes :
Zarai (Zraia) et Ngaous (dom le nom antique est inconnu, mais qui
était peut-être une colonie)8. Partout des routes; les très nom-
breuses bornes milliaires qui ont été retrouvées datent des 111e et
iv° siècles; les plus anciennes sont du règne de Caracalla.
La population très dense de la région des chotts semble avoir
1. Voir à ce sujet les tables de distribution d'eau qu'a découvertes M. Masqueray à
Merouana (Ephemeins ep'ujraphica, t. VU, n° 788).
2. Voir plus loin, à la fin du § V du chapitre îv.
3. Voir en particulier mes inscriptions, nos 30, 31, 55, 77 (cette dernière se trouve à
22 kilomètres à l'ouest de Lamasba).
4. Voir notre inscription, n° 180.
5. Voir C. I. L., n° 10280.
6. C. I. L., p. 462.
7. Lamasba Antoniniana : C. I. L., 10403, et ici nos 55, 66 (inscriptions de Cara-
calla).
8. C. I. L., p. 452 et nos 10419, 10421. Les lectures ne sont pas certaines.