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l'artiste et une sainte Bible contenant l'an-
cien et le nouveau Testament. L'écriture de
ces manuscrits, les majuscules ainsi que les
minuscules, est en lettres romaines antiques,
pas gothiques; les initiales comme les minia-
tures dont elles sont ornées, portent le carac-
tère byzantin. Mais l'objet le plus intéressant
parmi les manuscrits conservés à la cathé-
drale, est un traité de géométrie, de St. Bern-
ward, ainsi que l'annonce son inscription,
Liber mathematicalis, dont le savant se ser-
vait, selon la tradition, pour enseigner les
mathématiques à son élève, l'empereur Othon
III. St. Bernward a écrit ce manuscrit de sa
propre main, en majuscules rouges et minus-
cules antiques. Ce traité qui n'est plus com-
plet, est composé de deux livres. Le premier
consistait en 52 chapitres dont il ne nous en
reste que neuf, et le deuxième de 54 chapi-
tres dont il ne nous en reste que 51. Les diffé-
rents chapitres sont illustrés par des figures
de géométrie dessinées avec beaucoup d'exac-
titude. Ce curieux livre est du plus haut inté-
rêt pour les mathématiciens, car son contenu
nous donne une idée de la façon dont on trai-
tait les mathématiques au temps de St. Bern-
ward , c'est à dire dans le X° et dans le XIe
siècle.

Vous voyez qu'il ne manque pas ici de cu-
riosités de la plus haute importance; vous en
trouverez une description très exacte dans le
livre suivant : Der Dom zu Hildesheim. (La
cathédrale de Hildesheim) c'est une monogra-
phie écrite par un archéologue très érudit et
demeurant à Hildesheim, M. le Docteur F.-M.
Kratz.

Que l'art de mouler et de fondre les métaux
a toujours été pratiqué à Hildesheim, c'est
ce que nous prouvent les superbes fonts-bap-
tismaux de la cathédrale, fonts qui, d'après
ma conviction, sont du commencement du
XIIIe siècle. Je ne connais de cette époque
aucune oeuvre en airain qui puisse être com-
parée à ce chef-d'œuvre de l'art de couler, pour
la richesse des compositions et la finesse de
l'exécution. Mais ce qui m'a bien surpris, c'est
que l'on trouve à Halberstadt, dans le tympan
delà porte principale de l'église St. Godehard,
comme ici dans l'église de St. Michel, des or-
nements d'architecture, des statuettes et des
statues, des figures exécutées en stuc et datant
du commencement du XIIIe siècle. Ces œu-
vres statuaires sont, quant à leur caractère,
de la même école, et se distinguent par la
beauté du mouvement des lignes et l'expres-
sion bien sentie des têtes. Dans l'église St.
Michel, il y a encore les sept Béatitudes, sta-
tuettes en stuc qui sont d'une époque anté-
rieure, mais aussi bien intéressantes pour le
faire et pour la matière dont les artistes se
sont servis, malgré le beau grès qui ne man-
que pas dans le pays.

L'église de St. Michel, originairement bâ-
tie d'après les plans de l'évêque Bernward,
est assez bien restaurée. Elle a conservé son
plafond plat en bois, orné d'une peinture
très curieuse représentant, en huit champs,
l'arbre de Jessé, les patriarches et les pro-
phètes entrelacés de plantes et d'ornements ;
l'arrangement témoigne de beaucoup de goût.
On fait remonter ce plafond intéressant à la
fin du XIIe siècle. Malheureusement le pein-
tre-restaurateur y a un peu trop travaillé.

Une restauration bien comprise est celle
de l'église de St. Godehard; elle est faite, pour
la plus grande partie, sous la direction de M.
l'architecte royal Hase, de Hanovre; c'est
aussi consciencieux que possible, un vrai
modèle de restauration. On n'a pas épargné
les frais pour rétablir cette église catholique
dans toute son originalité, dans sa splendeur,
et cela dans une contrée protestante. Hon-
neur à un pays qui sait conserver d'une fa-
çon aussi religieuse ses anciens monuments,
la gloire de son passé! Honneur à l'architecte
conducteur d'une restauration qui ne laisse
rien à désirer!

Tous les biens des institutions religieuses
et des Chapitres dissous et supprimés, se
trouvent administrés par un département du
gouvernement nommé Die Kloster-Kammer, la
chambre des couvents. Les revenus de ces
biens sont employés pour l'instruction publi-
que et pour l'entretien et la restauration des
églises. On a dépensé plus de 130,000 thalers,
uniquement pour la restauration de l'église
de St. Godehard.

Un peintre colonais, M. Welter, a décoré
l'intérieur de cette belle église et a su, dans
tous les détails, reproduire le style de l'épo-
que à laquelle appartient le monument. C'est
le XIIe siècle, moins les fautes de dessin et
de proportion des artistes de ce temps. Les.
cinq absides du chœur, commencement des
chapelles apsidiales du chevet des églises ca-
thédrales en style ogival, le chœur, la croi-
sée du transept, sont richement ornés de
composition allégoriques, de scènes de la vie
du Sauveur, des figures des prophètes et des
évangélistes. Les vitraux sont peints, d'après
les cartons de M. Welter, par MM. Schrader et
Bôttger, de Hildesheim. Tout cela surprend
par le grandiose et la fidélité du caractère ;
sur le plafond de bois de la nef principale,
le peintre a écrit le Credo orné de symboles.
On ne peut rien voir de plus harmonieux que
ces compositions sévères entourées de riches
décors. J'espère pouvoir vous donner une
description détaillée de la décoration, aussi
ingénieuse que belle et sévèrement liturgique.

Le nouveau maître-autel, table de porphyre
reposant sur cinq colonnes d'airain avec un
retable richement travaillé en bronze, la

nouvelle chaire de vérité, les stalles, tout
est consciencieusement exécuté dans le style
de l'église dont je répète, sans hésiter, que la
restauration est un modèle accompli.

Bichard.

Bonn.

Le concours pour le monument Arndt. — Aucun modèle
choisi. — M. Af/inger, le plus faible des concurrents,
désigné pour exécuter le monument, sur un modèle
fourni par lui après le concours. — Quelques mots sur
cette manière d'agir. — L'art à Bonn. — Les poètes uni-
versitaires : M. Fischer et son volume de poésies. — Les
traductions et les publications de M. le professeur Ch.
Simrocle. — La musique à Bonn. — Le maître de cha-
pelle, M. Brambach.— Exécution d'un Oratorio de M.
Hiller. — A/Cllc Buchner : son succès.

Comme je vous en ai informé dans le
temps, la commission directrice pour l'érec-
tion d'un monument à feu M. le professeur
Arndt, n'a adopté aucun des modèles en-
voyés an concours. Les concurrents ont, ce
qu'on appelle, travaillé pour le roi de
Prusse, leur temps et leurs dépenses ont été
perdus. Il n'y a là rien d'extraordinaire et
chaque artiste, entrant en lice dans un pareil
cas, peut s'attendre à cette conclusion ; mais,
ce qui est curieux, surprenant, ce que per-
sonne ne peut s'expliquer, c'est que la com-
mission vient décharger l'un des concurrents,
M. Affinger, de l'exécution du monument,
sur un modèle qu'il a fait après le concours.
Si l'on avait l'intention d'agir de cette ma-
nière, il était superllu d'ouvrir un concours
par lequel on se jouait des concurrents , et
cela très indélicatement, pour ne pas me
servir d'une autre expression.

Le modèle que M. Affinger avait envoyé
au concours était une conception vraiment
puérile, c'était le plus faible, le plus insi-
gnifiant de tous les modèles exposés, et
malgré cela, la commission lui a confié l'exé-
cution du monument. Je ne connais pas les
raisons qui ont inspiré la décision du comité
et je dirai franchement que je ne trouve pas
celle-ci loyale, au contraire. Il m'est permis
de croire que c'était une affaire concertée
d'avance et beaucoup de gens sont de mon
avis. M. Affinger avait modelé différentes
fois M. Arndt d'après nature.

Le sol de notre Aima Bhenana n'est pas,
à ce qu'il paraît, très propre à la culture
des beaux-arts, car ceux-ci n'y ont rien pro-
duit qui soit digne d'être cité depuis la fon-
dation de l'Université, en 1818. Il va sans
dire que parmi tant de centaines de jeunes
gens allemands, la poésie est cultivée, car
qui ne fait pas de vers en Allemagne? Un
étudiant, M. Fischer, a publié un volume
 
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