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que à l'industrie rentre clans la première ca-
tégorie que nous avons dénommée, c'est-à-
dire le dessin de machines et d'épures, ou
s'il appartient à l'art proprement dit. Dans
le premier cas, une allocation de 5,000 frs.
serait exhorbitante; dans le second elle serait
illusoire.

» Pour former des artistes qui donnent à
nos produits manufacturiers, et surtout à
notre ébénisterie, à nos produits céramiques,
à nos armes, ce cachet de bon goût qui distin-
gue les œuvres similaires françaises, il faut
que nos ouvriers, ou plutôt nos artistes, car
ici l'industrie n'est que l'accessoire; s'instrui-
sent des principes les plus élevés de l'art,
étudient composition, dessin, anatomie, ar-
chéologie, etc. C'est en effet une vérité digne
de M. de La Palisse que de dire que, pour
appliquer l'art à l'industrie, il faut être d'a-
bord au fait de l'art lui-môme.

» Ce n'est donc pas 5,000 frs. qu'il faudrait
dans ce cas pour élever le cours de dessin
de l'école moyenne au niveau de ce qu'il doit
être, il faudrait un chiffre bien autrement
considérable, car l'on devrait organiser tout
un personnel de professeurs et faire des
achats de modèles; en un mot, monter toute
une académie, et il n'est pas besoin de faire
ressortir le double emploi, les frais inutiles
qui en résulteraient.

» Que l'on s'en tienne donc au seul parti
vraiment rationnel suivant nous; qu'on en-
voie les élèves de l'École des mines et du
Commerce à l'Académie de notre ville ; c'est
le meilleur moyen de leur inculquer des prin-
cipes sûrs en matière d'art appliqué à l'in-
dustrie , et ajoutons cette considération im-
portante, ce serait le plus économique.

» On nous objectera peut-être que le cours
de dessin appliqué à l'industrie n'a pas pour
objet de former des artistes, mais des con-
naisseurs, que les élèves de l'École de Com-
merce ne se destinent point à faire eux-mê-
mes les ouvrages qui porteront leur marque
de fabrique, mais qu'ils les feront faire; il
suffirait donc pour eux de savoir apprécier
l'exécution d'une œuvre sans pour cela savoir
travailler eux-mêmes ; qu'en conséquence un
simple cours suffirait à les mettre au fait.

» Cette objection n'est que spécieuse. On
ne peut soutenir que des principes théori-
ques suffisent pour faire des connaisseurs; il
faut que la pratique s'y joigne dans une pro-
portion plus ou moins forte. Nous ne voyons
donc pas en quoi cela détruirait ce que nous
disons de la nécessité d'organiser une Aca-
démie complète, sous peine de ne rien faire
qui vaille. Et pour renverser l'objection par
sa base, nous dirons que les meilleurs cours
théoriques à suivre pour des futurs fabricants,
seraient le cours d'archéologie, destiné à leur

donner la connaissance de l'histoire de l'art
et à leur raffiner le goût, et celui de compo-
sition qui les mettrait au fait de la manière
dont se produit une œuvre d'art et de tous
les artifices qu'emploient les artistes ; et nous
ajoutons que ce cours serait d'autant plus
instructif que les exemples expliqueraient à
l'instant la théorie : ces exemples sont les es-
sais de leurs camarades.

» Renvoyons donc chacun chez soi. l'École
des mines est faite pour les industriels et non
pour les artistes. Ne serait-il pas absurde
que, sous prétexte que les artistes doivent
savoir le Français, on voulût donner à l'aca-
démie des cours de grammaire? On objecte-
rait avec raison que les collèges remplissent
ce rôle. Pourquoi donc y a-t-il deux maniè-
res de raisonner? Si l'on donne 5,000 frs.
pour perfectionner l'enseignement de l'art
industriel, qu'on les consacre plutôt à notre
académie, nous sommes persuadé que cette
dépense fournissant les moyens d'acheter des
modèles, etc., serait inlinemeut mieux em-
ployée. »

SUR UN TABLEAU CURIEUX

cité par Immerzeel.

traits d'Albert et d'Isabelle, peint en colla-
boration de Pourbus.......etc. »

La toile dont parle M. Burger nous paraît
évidemment être celle de la vente Van Alber-
male, attribuée par MM. Immerzeel et Kramm
à Jean Baptiste Francken. — Sébastien
Francken ou Vrancx, car il signa presque
toujours de ce dernier nom, n'a pas exécuté
que des tableaux de batailles. Il naquit vers
1573, il était donc dans toute la force de
l'âge et du talent en 1611; contemporain de
François Pourbus, le jeune, de Rubens et
de tous les grands noms de cette époque,
homme riche et estimé, beau et fier cavalier,
il est probable qu'il assista, ainsi que son
collaborateur, à la fête donnée par la cour
de Bruxelles; car on sait combien Albert
et Isabelle aimaient à s'entourer des artistes
de talent et des génies de leur siècle. Pour-
bus excellait dans le portrait et presque tous
les quarante personnages représentés sont
des portraits. Nous ne savons pas pourquoi
M. Chr. Kramm dit, dans l'article consacré
à Jean-BaptisteFrancken, à propos de la toile
en question : « Que le tableau susdit appar-
tient à notre Francken, (i) cela est hors de
doute.... » Nous ignorons quelles preuves
cet auteur possède pour parler avec cette
assurance. Il serait utile qu'il les fît connaî-
tre, comme il serait fort intéressant que les
savants hollandais pussent faire quelques
recherches sur le sort du tableau vendu à la
Haye, en 1744, et examiner celui du musée
de cette ville pour voir s'il ne porte pas un
indice quelconque de son auteur, autre
que la tradition ou la décision des connais-
seurs. Peut-être arriverait-on facilement à
établir son identité avec celui cité par
Immerzeel et attribué à Jean-Baptiste Franc-
ken. Il serait assez étonnant que deux su-
jets, exactement les mêmes, jusque dans les
détails cités par les biographes, eussent été
traités par deux Francken à la même époque.
L'inexactitude évidente des renseignements
d'Immerzeel sur l'année de la naissance d'un
des auteurs du tableau et sur le n m 1
laborateur, nous néri
à fait ' • .

Immerzeel cite un Jean-Baptiste Francken
qu'il dit être fils de Sébastien et né à Anvers,
vers 1599. « Il a, dit-il, de concert avec
» David Beck, exécuté une représentation
» d'un Bal donné à Bruxelles en 1611, et où
» l'on voit plus de quarante personnages.
» On y reconnaît, entre autres, l'archiduc
» Albert, l'Infante Isabelle, le prince d'O-
» range et sa femme. Ce tableau a été vendu
» pour 230 fl. à la vente de la comtesse Van
» Albermale, à la Haye, en 1744. »

M. Chr. Kramm relève les deux impossi-
bilités contenues dans cet article. La pre-
mière qu'un artiste né en 1599 aurait, en
1611, c'est-à-dire à l'âge de 12 ans, exécuté
ce tableau. Ensuite qu'il l'aurait fait de com-
pagnie avec David Beck, né en 1621, vingt-
deux ans après lui et dix ans après le s"
bal.

Aucun des deux aut |JO,nl de

ce que ce tableau est dev ' _„ une partie des

Nous lisons dans M. W a , .ons que notre appel

de la Hollande, Amsterdam et m Haye, p. 295J,
ce qui suit :

a. Sébastien Francken est censé avoir étu-
dié, comme Rubens, chez Adam Van Noort.
On trouve de lui, au musée de la Haye,
outre deux petits tableaux historiques, sur
cuivre, insignifiants, deux autres tableaux
très curieux : un Bal à la cour avec les por-

sera entendu par nos confrères néerlandais.

(i) En parlant du portrait de Jean-Baptiste Francken,
par Ant. Van Dyck, M. Kramm reproduit une erreur
commise par Smith. Les deux auteurs donnent ainsi
l'inscription de cette toile : Joliannes-Baplist Franck,
/ET. XXXII, tandis qu'il faut : Johannes-Bapt. Franck,
œtatis suœ XXVIII. (V. Burger : Musées de la Hollande.
Musée Van der Hoop, p. lS5.)
 
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