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livres et qui ne raisonnent plus ce qu'ils en-
tendent, ce qu'ils voient, ce qu'ils lisent. Ils
ont beau se labourer les flancs, leur plume
n'est plus qu'un battant de cloche pour ap-
peler le public. La critique est devenue comp-
te-rendu; le compte-rendu lui-même devient
grosse caisse et réclame.

Mon Dieu ! ce que nous demandons est
pourtant bien simple : un peu de place au
soleil de la publicité. Quand on annonce
Victor Hugo, Michelet, Flaubert, Sardou,
Augier etc., ne pourrait-on pas aussi annon-
cer Mathieu, Quinet, Potvin, Conscience,
Van Hasselt, Moke, etc. Qui donc a parlé
du magnifique livre de Van Beneden, cou-
ronné dans le dernier concours quinquennal?
qui donc a parlé de cette œuvre éblouissante
sur l'Histoire de la poésie par Ferd. Loise?
ce jeune professeur d'un de nos athénées
de province. A-t-on seulement cité quelque
part ces vigoureuses pages, couronnées par
l'académie, sur le règne de Jean 1er, par
Wauters ? Où a-t-on daigné mentionner com-
me il convient l'excellent et impartial livre
de Thonissen sur la Belgique? qui a parlé
des derniers poëmes et romans de Potvin,
de Mathieu, de Conscience, de Quinet et de
Van Hasselt? Et les belles œuvres de notre
littérature flamande si vivante, si féconde, si
compacte, où est chez nous l'organe quoti-
dien français qui ait jugé à propos de révéler
leur existence? Rien de tout cela n'est même
annoncé dans la quatrième page de ces grands
journaux qui voient tout, excepté ce qui naît
sous leurs yeux.

Ces réflexions nous sont venues en lisant
dans la note publiée dans notre n° 1 de la
présente année, à propos d'une école de des-
sin projetée pour filles, que M. Claessens,
éditeur à Liège, avait été autorisé par le
ministre de l'intérieur à emprunter, à la
bibliothèque royale, pour les reproduire, les
spécimens les plus rares et les plus précieux
de l'ornementation, appartenant aux œuvres
des anciens peintres-graveurs; que déjà plu-
sieurs livraisons de cette reproduction ont
paru et qu'elles sont exécutées de manière
à satisfaire les plus difficiles.

Or, cette publication si utile est parfaite-
ment ignorée, comme beaucoup d'autres du
reste, et c'est en regrettant le silence de la
presse à cet égard, même au simple point
vue de l'annonce, que nous nous sommes
mis à exprimer des paroles dures peut-être,
mais dont nul ne contestera l'exactitude. Il
y a peut-être moyen de porter un remède
au mal que nous venons de signaler. Nous
examinerons ce remède plus tard.

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CORRESPONDANCES PARTICULIERES.

Cologne.

Le nouveau concours pour le monument de Frédéric-
Guillaume, décidé pour 1864. — Détails. —Lacune du
programme. ■— La société des a/nis des arts. — Son état
florissant. — Ses revenus. — Les achats. ■— Plaintes des
statuaires. — Bas-relief de M. Edmond Renard.

Le nouveau concours pour le monument
de feu Frédéric-Guillaume, est décidé. Il
aura lieu en 1864 et est ouvert, cette fois,
non-seulement aux statuaires, mais aux ar-
chitectes , aux peintres et le bon Dieu sait à
qui encore. Nous ignorons où la commission
veut aboutir par ce concours : le premier prix
est fixé à 1000 Frédérics d'or. Sans doute il
y aura encore d'autres prix à gagner. On
parle de l'abstention des sculpteurs de Berlin,
à cause de la décision du comité. Nous ne
voulons pas nous permettre déjuger s'ils ont
tort ou raison; pourtant il est chez nous
beaucoup de gens qui se demandent pourquoi
le premier prix a été accordé à M. R. Begass ;
son modèle a ses mérites, disent-ils, c'est ce
que l'on ne peut nier, mais il est traité avec
une certaine hardiesse, en style Louis XV,
sans que l'auteur se soit préoccupé le moins
du monde des exigences du programme.

Nous l'avons déjà dit et nous le répétons,
c'est une bévue du programme du comité de
n'avoir indiqué ni aux sculpteurs, ni mainte-
nant aux architectes, la place où l'on veut
ériger le monument. Peut-être le comité l'ig-
nore-t-il encore lui-même? en ce cas , l'omis-
sion est pardonnable. Et puis, qui sait? nous
aurons peut-être un troisième concours, l'ar-
gent est là!...

Aussitôt que notre Société des amis des
Beaux-Arts a eu transporté son exposition
permanente dans le nouveau musée, ses af-
faires se sont améliorées. La Société compte
aujourd'hui 1800 membres, payant 5 thalers
par an; ce qui fait 9000 thalers (33,7o0 frs),
qu'elle peut dépenser par an, pour l'achat
d'œuvres d'art, en déduisant les frais de
l'administration. Nous ne saurions dire que
la Société ait été heureuse cette année dans
ses achats. Les sculpteurs se plaignent, et
avec raison, que la direction a toujours été
injuste envers eux, n'achetant jamais d'œu-
vres statuaires. La société existe depuis 1839,
et, dans ses achats, elle n'a pas donné un
pour cent aux statuaires.

M. Renard a achevé le bas-relief en mar-
bre de Carrare pour le monument funéraire
de la famille Richartz-Fi rmenich. C'est une
œuvre qui fait honneur au jeune statuai-
re : correcte dans le dessin, jolie et pleine
de grâce dans toutes les lignes et très expres-
sive dans les charmantes petites têtes. L'ar-

tiste a été très heureux dans l'expression de
l'espoir de l'âme et dans les différentes nuan-
ces de tristesse des membres de la famille
auxquels elle est enlevée, le père, la mère
et un frère. Le fini ne laisse rien à désirer.

R.

Mons.

Encore un mot sur l'enseignement du dessin et le con-
seil de perfectionnement. — Des bonnes intentions du
Gouvernement et du mirage qu'on présente à ses yeux. —
La ville de Mons et l'école des mines. — Réflexions. —
Tableaux, livres et restaurateurs. — Mal irréparable
que font ces derniers. — Exemples. — D'une école de res-
taurateurs.

Monsieur le Directeur,

Vous avez bien voulu vous donner la peine,
à propos de l'enseignement du dessin, de me
rassurer sur les tendances centralisatrices que
j'attribuais au Gouvernement et je vous en
remercie. Que mon cri d'alarme soit préma-
turé ou même sans objet, c'est tout ce que
je désire : peut-être aura-t-il eu pour bon
résultat d'attirer l'attention et de stimuler
le zèle du corps professoral qui peut comp-
ter, hélas! je le sais bien, des membres
tièdes, apathiques, routiniers ou sentant la
routine, mais dont la majorité n'a besoin
que d'un mot d'appel pour redoubler d'efforts
et apporter toute sa puissance à la cause
sacrée de l'art.

La différence apparente qui existe entre
nos opinions vient probablement, Monsieur,
de ce que vous avez l'habitude de voir les
choses de haut et que moi, malheureusement,
je suis obligé de les voir d'un peu loin. Le
fait est que je me trouve ici bien esseulé;
aussi, ai-je saisi avec grand empressement
l'occasion de me rattacher au mouvement
artistique du pays en m'accrochant au pan de
votre impartiale et indépendante publication.
Seul, il est bien difficile de faire de l'art, et
parfois il convient de se trouver en contact
avec les rayons convergents de la science et
et des idées, de se réchauffer le cœur à leur
foyer.

Dans mon ardent amour du progrès et de
la liberté, mes craintes, sans doute, m'ont
exagéré le danger et entraîné trop loin; je
suis plus calme maintenant. La commune, je
le vois, n'a pas à craindre les empiétements
du pouvoir qui n'a jamais eu la pensée de
centraliser la moindre chose. Je le jurerais
volontiers. Fi donc!

En vérité, mon imagination m'emporte
parfois sans aucune raison : je marchais sans

guide, j'allais je ne sais où..... Je côtoyais

la politique.
 
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