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_ C)X _

jzàt.) —

dans la pensée. Le sujet cependant est beau
et digne, je pense, d'inspirer nos artistes.
Comme je crois être le premier à en parler,
je n'attends pas sans quelque curiosité l'avis
de mes confrères plus autorisés.

LETTRE DE M. C. VOSMAER.

Sur un tableau de Francs ou Vrancx.

Un des littérateurs dont la Néerlande s'ho-
nore le plus, M. C. Vosmaer à qui l'on doit
une étude sur le beau, très remarquable
comme pensée et comme style, (i) veut bien
répondre à l'appel que nous avons fait dans
notre numéro du do Janvier au sujet d'un ta-
bleau curieux cité par Immerzeel. Nous nous
empressons de publier l'intéressante commu-
nication de M. C. Vosmaer que nous remer-
cions ici du service réel qu'il rend à l'histoire
de l'art.

Monsieur le Rédacteur,

Je tâcherai de répondre à l'appel fait dans
le n° 1 de votre estimable journal, à l'égard
du tableau de Sebastiaan Vrancx. Je dis de
Sebastiaan Vrancx, parcequ'il ne paraît nulle-
ment douteux que le tableau en question ne
soit véritablement de lui et non de Jean-
Baptiste.

J'ai examiné de nouveau la peinture qui
se trouve au musée de la Haye, et les résul-
tats de mon examen pourront peut-être servir
à éclaircir la question que vous avez posée.

Le tableau est sur panneau et est signé au
bas, dans le coin gauche, S. Francs. Il m'a
semblé avoir vu encore des lettres d'un
nom à quelque distance de cette signature,
et j'ai pensé à Pourbus qui a travaillé de con-
cert avec Francs à ce tableau. Toutefois, ces
fantômes de lettres sont très douteux. Ce qui
est très sûr, au contraire, c'est la signature,
S. Francs.

Il n'y a donc aucune raison d'attribuer,
comme a fait M. Immerzeel, ce tableau à
Jean-Baptiste. Le sujet entre parfaitement
dans le genre et le style de Sebastiaan. Quant
au genre, on trouve de lui plusieurs bals;
Hoet en mentionne deux , l'un à la vente de
Jacomo de Wit, à Anvers, en 1741, « Un bal
plein de figures; très achevé et très plaisant
(sic.) h. 5 pieds 2 p. large 4 p. 1. p. Vendu
11. 101. 19 sous. » Le second « Un bal à la

(i) Eene studie over bel schoonc en de kunst door M.
C. Vosmaer. Amsterdam, J. C. Loman Vr.

cour, avec beaucoup de figures; h. 25 pouces
large 54 p. vendu fl. 200, à la vente de
M. Wassenaar Obdam, à la Haye, en 17S0. »

Les dimensions de ce dernier tableau con-
cordent à peu près avec celles de celui du
musée de la Haye. Il se pourrait que ce fût
le même qui, du cabinet de la comtesse van
Albcrmale, vendu en 1744, ait passé dans
celui du comte de Wassenaar. Sebastiaan a
peint encore Albert et Isabelle à la chasse
dans la forêt de Soignes, tableau vendu eu
1745, à la Haye, pour 57 florins.

Quant au faire, le tableau de la Haye mon-
tre évidemment celui de Sebastiaan; cet élève
d'Adam van Noort y fait preuve d'une tou-
che et d'une manière analogues à celles de
cet autre élève de van Noort, Pierre Paul
Rubens.

Les figures de cette peinture offrent une
particularité fort remarquable qui me parait
ne pas avoir été observée jusqu'ici. C'est
qu'il est évident qu'elles ont été peintes par
deux mains différentes, et cela semble confir-
mer la tradition qui y associe la collaboration
d'un autre artiste qu'on dit être Pourbus.

Toutes les ligures accessoires ou secondai-
res, sont peintes dans la manière familière
à Francs, manière libre et large, touche
franche. Mais les têtes des figures principa-
les, d'Albert et d'Isabelle, du cavalier et de
sa dame qui font un pas de menuet, de ceux
qui se trouvent derrière eux, de la dame
assise à côté d'Isabelle, sont d'une autre
main. Cet têtes, avec leurs coiffures et leurs
larges collerettes montantes, sont peintes
d'une manière très serrée, très minutieuse,
comme des miniatures. Je ne saurais décider
si Pourbus en est l'auteur, ne connaissant
point de ce maître des figures aussi petites.

La ressemblance remarquable du tableau
attribué par M. Immerzeel à Jean-Baptiste
Francken et David Beck, avec celui du mu-
sée de la Haye, argumente en faveur de l'i-
dentité des deux.

En ce cas, Immerzeel s'est trompé à l'é-
gard de Jean-Baptiste, comme il s'est trompé
assurément à l'égard de Beck, qui est né
seulement en 1621.

Il reste donc à vérifier si Pourbus est l'au-
teur des tètes mentionnées ; le reste est posi-
tivement de Sebastiaan Francs.

Voilà, Monsieur le rédacteur, les rensei-
gnements touchant le tableau de Francs que
je suis en état de vous offrir.

Agréez l'assurance de ma parfaite consi-
dération.

La Haye, 7 Février 1865.

C. Vosmaer.

RÉCLAMATION.

A Monsieur le Directeur du Journal des Beaux-Arts.

Monsieur,

La série des expositions ouvertes l'année
dernière dans plusieurs villes du nord de l'Al-
lemagne, par les Sociétés-Unies pour l'encou-
ragement des Beaux-Arts, vient de se termi-
ner, comme vous le savez, par l'exposition de
Cassel.

Dans la circulaire envoyée par la direction
des Sociétés-Unies, on invitait très poliment
les artistes « A bien vouloir honorer ces expo-
sitions de leurs ouvrages. »

Et, pour inspirer de la confiance et s'assu-
rer de leur concours, on s'engageait, disait-
on, à donner les plus grands soins aux tableaux
et aux cadres. Or, voici, en ce qui me con-
cerne, un spécimen des grands soins que la
direction des Sociétés-Unies a donnés aux ta-
bleaux et aux cadres. Séduit par la gracieuse
invitation et les engagements rassurants de
ces Messieurs, je leur avais confié un de mes
tableaux. (Effet de lumière.)

Je l'avais emballé moi-même avec ce soin
que tout artiste met à la conservation de son
œuvre, et expédié à Hanovre par les messa-
geries van Gend, dont tout le monde connait
l'exactitude et la prudence. Ce tableau, dont
l'emballage avait été si bien conditionné,
vient de me revenir de Cassel dans un état
de délabrement tel, que deux de mes amis,
qui se trouvaient par hasard chez moi et qui
assistaient à l'ouverture de la caisse, en ont
été indignés; une couche de crasse et de
poussière couvrait la toile; à peine distin-
guait-on le contour des figures; les emprein-
tes des doigts se voyaient en maints endroits
du cadre qui était disloqué et fracturé, et
dont les ornements, brisés en plusieurs mor-
ceaux, se trouvaient enroulés dans du pa-
pier et servaient de tampons pour fixer le
tableau dans la caisse. Ma toile, pendant le
déplacement, la descente, ou l'emballage,
doit avoir subi une chute ou autre violence
extrême, pour se trouver dans un pareil état
de dégradation.

Après cela que me restait-il à faire? Récla-
mer auprès de la direction des a Sociétés-
Unies} » elle m'aurait répondu : Qu'elle ri est pas
responsable des dégâts provenant du transport,
et m'aurait éconduit. J'ai préféré, pour l'édi-
fication et la gouverne des artistes, signaler
le fait dans votre journal.

Je vous prie donc, Monsieur le rédacteur,
de vouloir bien ouvrir vos colonnes à la
présente.

Agréez, etc. . A. De Wilde.

St. Nicolas, 5 Février 1865.
 
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