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aidés par le gouvernement de la manière la
plus libérale.

Partout on voit restaurés les monuments
religieux et civils, au point qu'il n'y a pas
de ville dans toute l'étendue de l'empire, où
de semblables restaurations n'ont pas eu lieu
dans les dix dernières années. Il est surpre-
nant de voir combien d'églises ont été restau-
rées dans la seule Vénétie. A Venise même,
la plupart des édifices publics ont été restau-
rés aux Irais de l'état, et, dans ce moment,
on est encore occupé de la restauration de
St. Marc où l'on complétera aussi toute l'or-
nementation mosaïque d'après les cartons de
M. le professeur Charles Blaas. Ces travaux
d'art seront exécutés dans rétablissement
de M. le docteur Salviati qui a fourni les
mosaïques du palais du vice-roi d'Egypte.
C'est aussi dans ses ateliers, qui n'ont pas
leur pareil en Europe, que s'exécutent les
mosaïques pour l'église St. Paul, à Londres.
Combien le gouvernement n'a-t-il pas fait
pour rendre la vie à cette branche de l'art et
avec quel succès ! Les amis des beaux-arts
qui s'intéressent au mouvement artistique
dans notre empire, trouveront toutes les no-
tices désirables dans le journal : Mittheilun-
gen derKK. gênerai commission zur Erforschung
und Erhaltung der Baudenkmalc, etc., qui
paraît tous les mois par trois à quatre feuil-
les d'impression in-quarto, avec beaucoup
d'illustrations et au prix de 4 florins 60 kreu-
zers, les douze cahiers. Du reste, nous ne
manquons pas de publications des plus inté-
ressantes, relatives aux beaux-arls et aux
arts industriels. Ceux-ci se cultivent ici avec
autant de succès que les beaux-arts eux-
mêmes. L'imprimerie royale et impériale de
la cour et de l'état, est un établissement qui
dans ses productions peut concourir avec
tous les établissements semblables en Europe.

Elle publie maintenant un ouvrage de luxe
sur les anciens joyaux de l'Empire, avec de
magnifiques illustrations. Le texte de cet
ouvrage est dû à M. le docteur Bock, arché-
ologue prussien.

Cologne.

La société des amis des beaux-arls. — Son but. —
Ses moyens. — Le dernier tableau acquis. — Episode de
la tragédie de WaUenstein : le festin des généraux signa-
taires du pacte, par M. Julius Scholz, de Dresde. —
Quelques mots sur ce tableau et sur le talent de son auteur.
— Le concours pour le jardin botanique : singulière et
incroxjable décision. — M. Slalz et son expérience des
obstacles à vaincre par suite du manque d'un diplôme.

Peut-être savez-vous qu'il existe en Alle-
magne une société d'Amis des beaux-arts dont
l'unique but est d'encourager la peinture his-

torique, soit par des achats de tableaux ache-
vés, soit par des commandes faites aux ar-
tistes. Les tableaux acquis sont mis eu loterie
parmi les sociétaires. Le but de cette société
est des plus louables et mérite les plus grands
encouragements, surtout en Prusse où le
Gouvernement ne fait presque rien pour en-
courager les beaux-arts. Il se borne au plus
strict nécessaire pour soutenir les académies
une fois établies; les subsides de celles-ci sont
accordés avec une parcimonie sans pareille,
et cela dans un état qui aime à s'entendre
appeler l'état de l'intelligence. Que voulez-
vous? Notre ministre de l'instruction n'a ja-
mais de fonds quand on demande la moindre
chose pour l'encouragement ou même pour
l'enseignement des beaux-arts. Il serait à
souhaiter que la société dont je viens de par-
ler eût plus de membres pour qu'elle pût
poursuivre son noble but avec plus d'énergie
et de succès. Pour le moment, soyons con-
tents de ce qu'elle fait. Les tableaux acquis
font la ronde dans les villes où la société
compte des membres et comme il y en avait
ici jusqu'à présent un seul, nous avons eu
l'honneur de voir exposée la dernière acqui-
sition. C'était un tableau de genre historique
dont le sujet est pris de la tragédie de Schiller,
WaUenstein. C'est le festin des généraux
qui signent le pacte. L'auteur de ce beau ta-
bleau est M. Julius Scholz, de Dresde; il a
eu ici un grand succès, car il y a longtemps
que nous sommes privés d'œuvres au dessus
du médiocre. La composition est riche et
pleine de vie et de mouvement; c'est tout au-
tre chose qu'un groupe de poses académi-
ques arrangé avec beaucoup de peine selon
les règles de l'art de la composition. C'est
l'action du moment, si vivement dessinée par
le poëte et que le peintre a parfaitement ren-
due, donnant ainsi une belle preuve de son
rare talent. Le dessin est fin, très caractéris-
tique dans les petites têtes; il porte le cachet
de la vraie noblesse artistique, sans trop
d'académisme; c'est la nature vue par un
œil d'artiste. Quant au coloris et à la pein-
ture, cette toile fait preuve d'un grand pro-
grès dans l'école allemande; elle nous |mon-
tre que certains de nos peintres peuvent ri-
valiser en ce genre avec les autres écoles.
Quoique le clair-obscur du fond laisse à dé-
sirer, il y a cependant de l'air et l'artiste n'a
pas cherché des effets de coloris. Comme c'est
la fin du festin et que toutes les physiono-
mies portent l'empreinte du pouvoir du vin,
on ne trouve pas la moindre charge dans
cette foule de personnages; c'est colorié avec
une délicatesse infinie et avec une vérité at-
trayante, et certes l'Allemagne compte en M.
Scholz un bon artiste de plus.

Voici une affaire qui défraie toutes les con-

versations : on va établir ici un jardin bota-
nique et on avait ouvert un concours pour
les projets des édifices qui doivent orner le
jardin. Trois concurrents étaient entrés en
lice, M. Felten, architecte de notre musée,
M. Nohl et M. Mertens, tous deux architectes
diplômés de Berlin. Nous aurions, sans hé-
siter, donné le prix à M. Felten qui répon-
dait pour les formes, la construction en fer
légère et gracieuse aussi bien que pour l'uti-
lité, à toutes les exigences du programme.
N'osant pas décider ici, on envoya les projets
à Berlin et là on partagea le prix entre les
projets de M. Felten et ceux de M. Nohr,
afin, dit-on, d'être agréable à notre reine
qui avait vu les projets. M. le conseiller
d'architecture, Arnim, reçut l'ordre de faire
un nouveau projet en adoptant les parties
agréées des deux dessins couronnés. Passons
sur cette décision qui, selon nous, est une
bévue. Mais ce qui est plus surprenant, ce qui
serait incroyable si ce n'était la vérité, c'est
que l'on confiera l'exécution du nouveau pro-
jet au troisième concurrent, M. Mertens, dont
le travail n'avait pas paru digne d'un prix.
Que dites-vous d'une combinaison aussi ren-
versante? elle n'a pas besoin de commentai-
res. M. Vincent Statz, né à Cologne, et au-
teur de tant de travaux intéressants, est un
de ceux qui savent le mieux combien de tra-
casseries l'on a à subir dans sa carrière avant
d'obtenir le titre de Baumeister et les droits
inhérents à ce titre ; aujourd'hui il est nommé
par S. E. l'Archevêque, architecte de l'ar-
chidiocèse de Cologne. Parmi les travaux
qui ont le plus aidé à établir sa réputation,
il faut citer les projets de l'église à Aix-la-
Chapelle, l'église St. Maurice, à Cologne, et
la vaste cathédrale de Lintz, en Autriche,
dont l'exécution marche au mieux sous la
direction de son auteur.

R.—

Weîmar.

L'Académie. — Départ de M. Reinhold Begass. — M.
le professeur Pauivcls. — Son talent, son avenir. —
Weimar choisi, en 1865, pour le lieu de réunion anmtelle
des artistes allemands. — Fêles projetées. —■ Bal travesti,
— Illumination des hauteurs environnant le château. —
Exécution d'une composition inédite de Franz Liszt.

Vous vous serez déjà demandé pourquoi
je ne vous ai pas encore donné de nouvelles
de notre académie. La simple raison est que,
jusqu'à présent, aucune oeuvre émanée de
son sein, ne nous a paru complètement digne
d'une mention particulière.

L'Académie est une création de S. A. R.
le Grand-Duc, plus méritoire cent fois que
la marotte de dépenser les revenus de l'Etat et
 
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